Professeur Abbé Louis Mpala

dimanche 6 octobre 2013

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Moïse KATUMBI Chapwe et Augustin KATUMBA Mwanke/LIVRE/ Nakalebalika paliba KATUMBI Chapwe Moïse naba KATUMBA Mwanke Augustin

Livre écrit en cibemba, Nakalebalika paliba KATUMBI Chapwe Moïse et KATUMBA Mwanke Augustin se veut un essai sur les deux hommes du Haut-Katanga qui ont montré à tous les Congolais qu'il est avantageux de construire chez soi et de faire développer nos villages. Ce livre s'adresse à tout celui qui sait lire le cibemba et il est aussi un livre didactique ou un manuel car il peut servire à tout celui qui veut apprtendre aux autres et aux siens la sagesse bemba. En effet, les chapitres sont constitués des proverbes.

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vendredi 4 octobre 2013

PREFACE

La recherche scientifique et la présentation du fruit de cette recherche se font suivant des exigences strictes de fond et de forme. Le fond concerne la méthodologie qui circonscrit la manière d’aborder un objet de recherche selon le point de vue adopté par le chercheur ; elle est particulière à chaque discipline scientifique, ou à toute recherche qui se veut telle. La nature de l’objet de recherche est pour beaucoup dans la mise en place de la méthode, car c’est elle qui impose au chercheur d’adapter à lui l’ensemble de procédés ou de techniques pour l’aborder. Quant à la forme, elle est l’art de présenter conformément aux conventions établies le résultat obtenu, de le partager avec ses pairs ou avec le lecteur anonyme. Elle devrait être uniforme, car c’est un exercice essentiellement technique qui n’est pas propre à chaque discipline scientifique, mais qui se fait suivant des écoles qui existent. Une certaine logique, doublée du principe d’uniformité, y joue plus que l’intuition, doublée du principe de cohérence, qui a une place prépondérante dans la conduite d’une recherche. La méthode se conçoit, et la présentation s’apprend. L’une et l’autre s’appliquent.

C’est cet apprentissage, en vue d’une application rigoureuse, que l’auteur de cette « brochure » propose à tous ceux qui ont à « rédiger un travail scientifique » et/ou à présenter publiquement sur un support papier ou autre le fruit de leurs réflexions ou de leurs recherches dans un domaine quelconque. Il intéresse particulièrement les « étudiants » des trois cycles du niveau supérieur et universitaire, qui ont systématiquement des travaux à présenter dans le cadre de leur cursus académique. Toutefois, les professeurs y trouveront sûrement l’occasion de s’y ressourcer en vue d’apprendre davantage et d’enseigner eux-mêmes des techniques nouvelles en vigueur, exigées par l’évolution technologique, principalement celle dont témoigne l’incontournable outil informatique. Or, malgré ses époustouflantes performances incessantes, celui-ci ne se substituera jamais à l’intelligence humaine qui l’a mis sur pied et continue de le gérer. Dans le domaine de l’apprentissage d’une technique, les yeux et la mémoire sont requis plus que l’intelligence : voir (comment ça se fait) et appliquer (correctement ce qu’on a vu (faire)). Car il est ici question de « directives » et non de « conseils », la vocation de la brochure étant d’être un « guide ». Ce qui requiert de la part de l’auteur ou de l’enseignant lui-même, une possession et une maîtrise de l’information, qu’il donne, la plus exacte et la plus complète possible dans ce domaine, d’une part, et une présentation des choses sans la moindre erreur, d’autre part.

On ne peut donc que supposer qu’il en est effectivement ainsi dans cette « édition augmentée », qui est la sixième de la brochure en question, de même qu’on ne peut que penser, comme déjà faite à cette occasion, la revue des éditions antérieures. La modestie de l’auteur, qui dit publier, à la hauteur de cette édition, « une œuvre humaine à parfaire » devrait aller beaucoup plus loin, à mon avis, c’est-à-dire jusqu’à déclarer de quelle « école », dans ce domaine, relève l’ensemble des techniques qu’il porte à la connaissance des consommateurs de son produit. Car, en disant, par exemple : « Nous optons pour P et non pour PP pour l’abréviation des pages » (…..), il laisse bien entendre que pour certaines techniques, des alternatives existent et sont également de pratique. L’étudiant ne devrait-il pas en être aussi bien informé, afin de comprendre pourquoi il y a eu option ? Quoi qu’il en soit, cette dernière remarque n’altère pas les mérites du travail de l’auteur, dans son ensemble, dont la toute première ambition est, à mon avis, le fait qu’il s’adresse à tout chercheur étudiant, sans distinction de Faculté. Justement, en raison de cette ambition-là, n’aurait-il pas été plus profitable également à tous qu’un consensus ou une harmonisation, en amont, de telles directives dusse être acquise de la part de tous ceux qui, dans ce domaine, apportent ordinairement leur aide diversement et isolément aux étudiants de toutes nos Facultés et Ecoles ? Une cinquième édition d’une publication en un temps relativement court est déjà en soi un mérite, un succès : la preuve que le travail a été apprécié, puisque le produit a été consommé jusqu’à épuisement des exemplaires qui étaient disponibles. Je souhaite donc à celle-ci un succès plus grand encore. Au sens d’une consultation systématique par tout chercheur qu’est chacun de nos étudiants.

 

                                               Pr MAYELE ILO Jean-Pierre

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jeudi 3 octobre 2013

. Le philosophe polygraphe Louis Mpala Mbabula se penche sur cette forme de gouvernementalité qui, née en Grèce, s’est développée en Occident (Europe et Amérique du Nord), avant de se mondialiser, au tournant de la fin du XXe siècle, à la faveur de la chute du Mur de Berlin et de l’implosion de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Cette implosion est venue confirmer que la voie du communisme était irrémédiablement bouchée ; par contre, celle de la démocratie s’est révélée le seul horizon politique susceptible de permettre aux États de promouvoir les libertés, les droits humains, la bonne gouvernance, le progrès social et la prospérité économique.

 

Ce ne sont pas seulement l’organisation des élections et le bon fonctionnement de trois pouvoirs traditionnels (législatif, exécutif et judiciaire) qui constituent le thermomètre de la culture démocratique dans une société donnée, mais aussi l’existence d’un espace public et de la communication politique. Théorisée par les philosophes E. Kant et J. Habermas, puis par des communicologues tels que B. Miège, D. Wolton, J.C. Ekambo et J.-M. Dikanga Kazadi, la notion d’espace public désigne un espace intermédiaire entre la société civile et l’État, espace où se rassemblent les citoyens égaux en droits, qui discutent rationnellement et librement de la gouvernementalité de la cité, espace des relations publiques généralisées, régi, au demeurant, par la distance émancipatoire, c’est-à-dire la possibilité pour un citoyen de prendre parole et de contredire, sans s’inquiéter pour sa vie ni pour celle de ses proches. Conséquemment, on ne peut sérieusement parler d’espace public dans une société où la démocratie n’est pas réellement opérationnelle. Il n’en est pas autrement de la communication politique : réalité complexe qui permet aux gouvernants, acteurs politiques, et aux gouvernés de construire dialogiquement des significations dans un espace public ouvert à tous et concurrentiel sur le plan du discours. 

 

Je viens d’utiliser à deux reprises le terme « gouvernementalité ». J’en fixe la signification avec M. Foucault : la manière de gouverner ou, plus directement, manière dont un pouvoir politique réfléchit sa pratique de l’État, ou sa façon de pratiquer l’État. La gouvernementalité renvoie aux actes par lesquels s’opérationnalise le gouvernement du territoire et des populations qui vivent sur ce territoire. L’élection est un des actes qui permet d’étudier la gouvernementalité démocratique d’une société. C’est ainsi que Louis Mpala se penche sur le sens des élections dans une démocratie. Il les soupçonne de participer à la constitution d’un « corps choisi », un corps qui est, à tous égards, la rémanence de l’aristocratie, c’est-à-dire ici un mode de gestion de la cité qui entérine, selon les mots de B. Manin, l’ « absence de similitude entre électeurs et élus ». Dès lors,c’est  la « représentativité » qui est mise en question, à travers une critique de ce que Louis Mpala pense être les défauts de l’élection : les représentations de personne, la dynamique d’une situation de choix, les contraintes cognitives et le coût de la communication. Le lecteur aura la liberté d’apprécier si l’arrière-fond de cette critique de la démocratie représentative n’est pas structurée, au-delà des références à J.-J. Rousseau, B. Manin et T. Ball et S. Allemand, par les expériences des démocraties de masse qui, dans le cas de bien des pays de l’Afrique sub-saharienne, sont plutôt des ethno-démocraties : des formes de gouvernementalité qui se proclament démocratiques, quoiqu’elles soient happées par des dynamiques ethniques et tribales. Des telles « démocraties » ne sont-elles pas des avatars, sinon des formes dérivées, de la Démocratie ou, précisément, de la « démocratie prosôponiste », cette dernière expression étant une invention savante de Louis Mpala ? Après tout, G. Deleuze, dans Qu’est-ce que la philosophie ?, n’a-t-il pas enseigné que le philosophe se reconnaît par la capacité à créer des concepts ?

Lorsque Louis Mpala prend à bras le corps l’effectuation des élections dans un système démocratique, il vient ajouter son nom à la liste de nombreux penseurs qui ont formulé des critiques pertinentes sur les élections, surtout en Afrique subsaharienne. En effet, dans cette partie du monde, les expériences récentes ont montré que le recours aux élections n'est pas sans rencontrer des réserves et susciter des appréhensions. Les critiques des élections démocratiques dans bien des pays africains s’expriment souvent en des termes vifs, sinon virulents, allant jusqu’à instruire des procès sans appel, dans la mesure où, comme le révèle Louis Mpala, le moment électoral transforme la société en un vaste théâtre qui voit se succéder et rivaliser en discours des « opérateurs politiques » qui se livrent à une sorte de « banditisme électoral » plutôt qu'à une compétition démocratique loyale. Considérées comme une voie privilégiée de sortie de crises, de la refondation de l’État, de l'expression du pluralisme retrouvé et de l’enracinement de la démocratie, les élections donnent parfois lieu à des tensions, voire à des ruptures du contrôle social, lesquelles tensions et ruptures affectent la vie sociopolitique et économique.

Dans le présent livre, c'est, me semble-t-il, le principe de l'existence d'élections qui est problématisée ; les élections dans une démocratie représentative ne permettraient pas de satisfaire aux exigences de la démocratie telle que l’auteur la conçoit : la démocratie prosôponiste. Le propos, qui peut paraître paradoxal désigne les risques de « récupération » des suffrages populaires, ainsi que l’a établi Ch. Nach Mback, par des réseaux clientélistes ou par des notabilités gérontocrates, citadines et économiques. Aussi a-t-on écrit que les élections pluralistes, en Afrique, seraient devenues un instrument de renforcement de pouvoirs autoritaires et même de domination inventé par les « héritiers » des totalitarismes africains pour tenter de s’éterniser au pouvoir, au détriment du peuple, traité parfois comme la partie de l’État qui ne sait pas ce qu’elle veut ?

 Il reste cependant vrai que la philosophie politique de Louis Mpala ne voue pas la démocratie aux gémonies. Elle se contente de conduire un questionnement sur le sens des élections et leurs conséquences dans une démocratie représentative. La finalité –  puisqu’il en existe une dans ce livre –, c’est de plaider pour une nouvelle forme de démocratie : la « démocratie prosôponiste ». Une telle démocratie serait basée entre autres sur la philosophie de la rencontre des personnes. Ses piliers majeurs sontt le « tirage au sort » lié au « principe de rotation des charges », au « principe d’isègoria », au principe d’égalité et le Budget participatif. Il est entendu que c’est dans le prolongement de Placide Tempels, auteur de la célèbre Philosophie bantu, et surtout dans celui des penseurs grecs antiques et des penseurs altermondialistes que Louis Mpala soutient la possibilité d’une telle démocratie. En cela, un conduit un prolongement politique de sa thèse de doctorat intitulée Matérialisme historique, mondialisation et utopie postmoderniste. Contribution à la philosophie de l’histoire (2006). Je dis « possibilité », parce qu’aucune société contemporaine n’a, à ce jour, fait l’expérience de cette nouvelle forme de démocratie. Mais comme il est possible, dans le domaine de la pensée et de l’action de passer du pourquoi au pourquoi pas, le philosophe pourra espérer trouver quelques acteurs politiques qui s’approprieront son idée et travailleront à la matérialiser. En attendant, peut-être il faudrait continuer à suivre la pensée subtile de Winston Churchill : continuer à pratiquer la démocratie représentative, en dépit des critiques formulées en son endroit.

 

Le lecteur saura faire une lecture intelligente du livre du philosophe audacieux Louis Mpala (parce qu’en effet l’idée de remplacer la démocratie représentative par la démocratie prosôponiste est audacieuse). Le lecteur saura surtout engager rationnellement et librement une discussion avec l’auteur, afin qu’ensemble ils puissent contribuer à la marche des idées et de la pensée sociale et politique en Afrique. Telle est aussi, de mon point de vue, la tâche urgente de la philosophie africaine, en ce temps de crises.   

Professeur Emmanuel M. BANYWESIZE

Université de Lubumbashi

Lubumbashi, le 22 mai 2013

 

 


 

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