Ce sujet fait penser et rire à la fois. Pourquoi parler de l’hypocrisie si l’on sait que l’auteur lui-même est un hypocrite ? Et toi qui réfléchis ainsi, qui es-tu ? Oui, reconnaissons « qu’il n’est pas d’homme assez juste sur la terre pour faire le bien sans jamais pécher » (Ecl 7, 20). Nous devons avoir le courage de nous remettre en question en réfléchissant sur notre façon d’être qui n’est qu’apparence. Ainsi nous voulons nous interroger sur notre agir relevant de l’irrationnel, alors que nous nous proclamons « hommes raisonnables ».

Louis MPALA MBABULA














OÙ EST L’HOMME ?
ESSAI SUR L’HYPOCRISIE OU L’ESCROQUERIE













Ed. MPALA B.P. 342 – LUBUMBASHI

INTRODUCTION

Ce sujet fait penser et rire à la fois. Pourquoi parler de l’hypocrisie si l’on sait que l’auteur lui-même est un hypocrite ? Et toi qui réfléchis ainsi, qui es-tu ? Oui, reconnaissons « qu’il n’est pas d’homme assez juste sur la terre pour faire le bien sans jamais pécher » (Ecl 7, 20). Nous devons avoir le courage de nous remettre en question en réfléchissant sur notre façon d’être qui n’est qu’apparence. Ainsi nous voulons nous interroger sur notre agir relevant de l’irrationnel, alors que nous nous proclamons « hommes raisonnables ».

Notre sujet est un essai. Ceci lui enlève la prétention d’être un dernier mot sur l’hypocrisie ou la philosophie des apparences. C’est un essai, et en tant qu’essai, il est limité et se faire un chemin dans une nuit où toutes les vaches sont tout noires. Notre réflexion est une hétéro-auto-interpellation. Pourquoi sommes-nous hypocrites ? Et pourquoi encourage-t-on l’hypocrisie ? Pourquoi les hypocrites semblent-ils réussir dans leur vie ? Pourquoi déconsidérer l’homme qui ne se prétend pas saint ? Pourquoi confondre l’être avec son apparaître et vice-versa ? Il y a beaucoup de pourquoi qui nous ont poussé à nous pencher sur ce sujet. Mais de tous les « parce que » qui pourraient constituer des tentatives de réponse, un seul « parce que » semble, à notre humble avis, l’emporter sur les autres : l’homme cherche un homme Idéal et souvent il le retrouve dans l’HYPOCRISIE jusqu’au jour où il découvrira le Mensonge de l’hypocrite. Et pourtant l’homme Idéal, Jésus-Christ, lui le modèle de l’humanité, est rejeté de nos considérations. Nous disons qu’il est très loin. Et dire qu’il (Jésus-Christ) est toujours plus près de nous que nous-mêmes à notre être. Dommage.

Que peut-on attendre de cet essai ? Rien de spécial. Son mérite aura lieu quand chacun de nous aura l’occasion de poser ces questions : « Pourquoi dois-je encore continuer à jouer à l’hypocrite ? La considération extérieure vaut-elle plus que la tranquillité de l’âme ? Pourquoi vouloir encore l’aliénation du valoir procurée par l’apparence et pourquoi sacrifier l’unité ontologique ou la congruence ? Si ces questions et tant d’autres peuvent nous aider à nous réconcilier avec notre propre être ou intériorité et avec les autres, alors nous serions redevenus des êtres-pour-et-avec-nous-mêmes/les autres. Pensons une fois à cette triste réalité existentielle : combien grande est notre peut/inquiétude à l’idée qu’un jour nous serons découverts hypocrites par tel ? Quelle sera alors notre estime ? Comment récupérerions-nous notre image qui sera ternie parce que découverte ? Ceci étant, l’on comprendra volontiers que les succès dus à l’hypocrisie sont battis sur du sable. Il suffit d’un vent ou de la pluie pour que tout s’écroule. « L’œuvre de tant de jours, en un jour effacée » dirions-nous avec le personnage de Corneille dans le Cid. Alors pourquoi persister et signer dans l’hypocrisie ? Qui, c’est une question de vie ou de mort selon notre vision viciée de la réalité. Et pourquoi ? Parce que la manière dont les hommes jugent n’est pas celle de leur Créateur. Le malheur en est que l’homme se passe de Dieu YAHVE pour désigner Qui est Bon et Sérieux. En d’autres termes, nous continuons à manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Qu’est-ce à dire ? Nous continuons à être la mesure du bien et du mal, nous ne demandons pas à Dieu YAHVE de nous dire ce qui est BIEN et ce qui est MAL. Nous sommes tombés dans la banalité du Mal et du Bien. Le Bien comme le Mal sont devenus relatifs. Ça dépend de chacun de nous et de ses intérêts. Ici le pragmatisme l’emporte dans le mauvais sens : toute théorie me semble utile. Si avec mon mensonge, je peux facilement gagner mon pain quotidien, alors le mensonge est bon. Oui, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Comment alors reconnaître l’homme sérieux ? Sérieux par rapport à qui et à quoi ? A la Congruence et à la volonté de Dieu sans doute. Une chose s’impose : acceptons l’autre comme il est, avec ses défauts et ses qualités. Dans cet ordre d’idées, tout homme est appelé à se reconnaitre imparfait et qu’à travers les réprimandes mutuelles, nous devons tendre vers le plus être. C’est ici que B. Pascal nous interpelle : « L’homme n’est ni ange ni bête… » Hypocrites que nous sommes, nous nous présentons devant les autres comme des anges. Eux aussi le font à leur tour. Qui trompe qui ? Il y a un cercle vicieux : A trompe B ; B trompe aussi C ; C trompe à son tour A. Qui est le plus malin de A, B et C ? Chacun de nous sait que son interlocuteur cherche un Homme Idéal ; alors l’on se trompe mutuellement. Cherchons un homme normal, semblable à nous-mêmes, qui n’est ni ange ni bête. Alors ne jouons pas à l’ange. Loin de nous l’idée de cautionner le mal. Notre souci est celui de ne pas encourager dans notre apparaître apparent qui nous rend incongruents, aliénés et aliénant, gauches… Le « Connais-toi toi-même » de Socrate s’impose encore une fois. Si l’on se connait (est-ce possible ? Si oui, jusqu’à quel niveau ?) et que l’on s’accepte, il y a plus de chance de rester toute oreille à la Parole de Jésus-Christ, le connaisseur de l’homme, car il a été homme en tout sauf dans le péché : « Ne jugez pas, afin de n’être pas jugé ; car, du jugement dont vous jugez on vous jugera, et de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous » (Mt 7, 1-2). Il suffit de bien se juger soi-même pour comprendre clairement que c’est parce que l’Autre nous juge que nous adoptons un faux comportement pour BIEN PARAITRE devant cet Autre. L’homme est un être-de-jugement ou mieux l’homme juge toujours et pour preuve, nous devons nous convaincre que chaque fois que nous ouvrons la bouche c’est pour juger, pour affirmer un rapport de convenance ou de disconvenance entre le sujet et le prédicat. Ceci fait peur à l’homme devant l’autre homme. L’homme cherchera à se faire bien juger. C’est ainsi que nous glissons dans l’hypocrisie.

S’il est ainsi, OU EST L’HOMME ? L’homme sur qui l’on peut compter ? Diogène le Cynique, avant Jésus-Christ, passait dans des rues avec sa lampe allumée à la recherche de l’HOMME. Il ne l’avait pas trouvé sans doute. OU EST ALORS L’HOMME ? Ponce Pilate nous en présente un : « Voici l’homme » (Jn 19,5). Non pas pour le crucifier mais pour l’imiter. Il s’agit de Jésus-Christ.
1. DE LA SITUATION DE L’HOMME DANS LE MONDE

L’homme, cet être né de la rencontre de deux personnes de sexes différents, est un être-dans-le-monde. Il naît dans le monde. Il habitera sur la terre. Un jour viendra et il mourra. Il sera enterré, mais toujours sur la terre. Nous entendons par monde, cette réalité objective existant en dehors et indépendamment de l’homme et de sa connaissance. Toutefois l’homme fait partie de cette réalité. Tout ce qui est monde : terre et son contenu. Ainsi il y des êtres végétaux, minéraux et humains. L’homme devient un être parmi tant d’autres. Il n’est ni le premier ni le dernier être du monde. Quand il apparait sur la terre, il trouve le monde déjà là.

1.1. DU RAPPORT DE L’HOMME AVEC LA NATURE

A la naissance, nous trouverons la nature. Cette dernière nous reçoit et nous héberge. Quitte à nous soumettre de temps en temps à ses caprices saisonniers et éviter ses bouleversements comme le séisme. Hospitalière, la nature nous reçoit sans nous demander le certificat de bonne vie et mœurs. Qu’avons-nous fait de cette nature ? Nous sommes méchants. Nous avons cassé la nature et le monde. Nous nous comportons en envahisseurs. Nous l’avons soumise. Elle doit être à notre service et non le contraire. Nous la transformons en nous transformant ou nous la dénaturons en nous dénaturant. Qu’est-ce à dire ? Nous la polluons en polluant notre oxygène ou en intoxicant notre être. Les essais nucléaires la déchirent et le lendemain ce sont les hommes qui seront détruits : pensons à la Guerre du Golf avec tout ce qui y a été comme armement. Que dire de la bombe H ou à neutron ? Contre qui l’a-t-on inventée ? Nous déboisons la nature. Conséquence ? Nous avons la famine. Que peut-on compter de la prochaine rencontre mondiale pour la conservation de la nature ? Rien de spécial, car la politique actuelle encourage le développement en violentant la nature et il serait enfantin de considérer la nature comme la mère qui mérite notre respect. Que nous reste-t-il ? A la faire sauter tout en sautant nous-mêmes. En d’autres termes, nous avons oublié que notre rapport à la nature est comparable au rapport existant entre le fœtus (futur bébé et personne en réalité) et sa maman. La respiration de celle-ci et celle de l’enfant se trouvant dans son sein. Les deux s’influencent. Quand nous nous souviendrons de cette nécessité que nous avons oubliée volontairement, c’est alors que nous établirons des rapports humains avec la nature. Si nos rapports actuels avec la nature sont inhumains, par ingratitude, qu’en est-il de nos rapports avec notre semblable ?
1.2. DE LA RENCONTRE DU JE AVEC LE TU

La rencontre du Je avec le Tu s’inscrit dans une aventure ambigüe. Le Je doit se poser en s’opposant au Tu. Ce dernier peut l’aliéner comme il peut l’aider à devenir plus. Ainsi l’on ne sera pas étonné si le Tu devient l’enfer pour le Je et vice-versa. Le Tu pourra être aussi le tremplin pour le Je, et ainsi du JE et du TU nous aurons un NOUS. Mais qu’en est-il effectivement ? Dans la plupart de cas, le Tu se présente comme le juge du Je et vice-versa. Le Je sait que le Tu le voit, le juge. Le tu s’aperçoit aussi de la même réalité du jugement de la part du Je. C’est ainsi que commence le jeu de cache-cache entre les deux intersubjectivités. Le Je comme le Tu cherche à plaire à l’autre. Il faut être bien jugé. Voilà l’idéal. En un mot, entre le Je et le Tu, il y a un jeu où les deux consciences de ce jeu jouent au jeu de cache-cache. En d’autres termes, les deux (Je et Tu) sont conscients de leurs défauts et cherchent à les cacher pour s’accaparer de l’appréciation positive qu’ils peuvent ne pas mériter. Si tous les deux se déploient à se cacher, comment alors se rencontreront-ils ?
2. DE LA LOGIQUE DE L’HERERO-AUTO-ESCROQUERIE

Il est une évidence dont il faut partir et qui se trouve être l’origine de cette fausse rencontre. Le monde a sa façon de juger et il a érigé une liste de critères d’appréciation. C’est ici que l’apparaître prime sur l’être. Cet adage, « pour vivre heureux, visons cachés » résume la logique de l’escroquerie. Se cacher peut-il procurer effectivement le bonheur ? Oui, le bonheur selon les hommes. Ici, le bonheur consiste dans l’acquisition du matériel, dans le compromis. En d’autres termes, l’on doit vivre caché pour éviter les sanctions négatives, les blâmes et pour être apprécié. Peut-p, vivre éternellement caché ? Même après la mort, le voile cachant la vie individuelle finit par se dévoiler. Dans la logique de la vie cachée, chaque organisation de travail aura son modèle d’appréciation. Le malheur est que l’accidentel, ici le paraître, l’emportera sur l’essentiel, ici l’être. En un mot, on instaure le REGNE DE L’HYPCRISIE.

L’hypocrisie déchire l’être, l’homme, l’aliène. Qu’est-ce à dire ? L’homme devient incongruent, double en lui-même, et un autre à lui-même. En d’autres termes, l’hypocrite se présente aux autres autrement que ce qu’il est. Il est par ailleurs conscient de son hypocrisie. C’est ici qu’il y a le paradoxe. L’homme hypocrite se détruit de son intérieur pour plaire à l’extérieur. Il cherche l’approbation. Ainsi, sa philosophie sera de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour atteindre son but. Que ces moyens soient avilissants ou dégradants, il les accepte pourvu qu’il atteigne son but. Ce dernier est d’ordre matériel ou moral. Au Zaïre, par exemple pour avoir un poste ou pour avoir la sympathie de Mobutu, il faut ramper, se proclamer opposant, se déclarer concurrent ou mieux il faut l’insulter. Tout est fait pour accaparer l’argent de la présidence. Dans le monde religieux, il faut dire toujours « oui » et jamais « non » ; il faut se garder d’être soutenu demain quand on sera découvert dans ses forfaits, pour espérer un jour une promotion. Ainsi l’on se permettra de bafouer la charité, d’insulter les gens, de commettre certains délits, et sa conscience sera tranquille aussi longtemps que l’on sera bien côté par son supérieur et on par les autres. Ici, l’on jure sur l’adage suivant : « Le monde appartient au plus rapide ». Sauf l’hypocrite est plus rapide dans cette logique. N’oublions jamais que certains sont respectés parce qu’on ignore leurs défauts cachés. Un hypocrite est l’homme qui joue au sérieux, tout en sachant qu’il ne l’est pas. Il est ESCROC. Ce dernier cherche toujours à obtenir quelque chose de l’autre en lui présentant une autre face, en le distrayant, en le roulant. En d’autres termes, l’escroc se croit plus « malin » que l’homme à escroquer. Réaliste, l’escroc réalisera ce qu’on appelle en Swahili 3Kula avance = prendre le devant ». Oui, l’escroc prend le devant en se faisant remarquer soit en parlant plus, en insultant plus, en donnant plus, en « priant » plus, en intervenant plus, … L’autre qui doit remarquer, et parce que l’escroc doit se faire remarquer, tombe victime, « bana mukula avance ». Le fait de remarquer l’escroc que l’on prend au sérieux fait que l’homme se mette en position de faiblesse. Il est pris au piège. Puisqu’il a cédé, il a péché. La première démarche de l’escroc réussit quand l’autre fait attention à sa présence, à son « rôle ». A dire vrai, l’homme escroqué est complice et victime, il est dépossédé matériellement ou moralement. L’escroc injecte le somnifère chez sa victime qui fait endormir son esprit critique. L’escroc passera pour l’homme de confiance et malheur à l’homme qui voudra convaincre la victime de l’escroquerie de l’escroc. Il passera pour escroc et l’escroc concerné sera déclaré victime de calomnie. Oui, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. L’escroc fera tout pour se faire toujours passer pour un homme sérieux et de confiance, sur qui l’on doit jurer. Voilà comme opère un hypocrite, un escroc. La phase la plus intéressante pour l’escroc est celle de recevoir sa récompense ou appréciation. Oui, l’hypocrite sait calculer, connait les règles de jeu, sait se conformer à la forme. Il est un bon acteur. Il est un PERSONNAGE.

L’hypocrite, est-il homme au sens plein du terme ? Et pourtant c’est lui qu’on apprécie. L’hypocrite, est-il vraiment un homme capable de construire un pays ? Et pourtant c’est lui que l’on consulte pour les questions qui engagent le pays.

Comment expliquer le succès de l’hypocrite ? Tout homme cherche un homme idéal dans chaque domaine, et l’hypocrite se fait passer pour l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il fera tout pour garder cette image.

Cette façon d’être de l’hypocrite demande une analyse sur l’intériorité. L’hypocrite est conscient de son jeu. Au niveau de sa subjectivité, il résout un problème ou un conflit qui lui parait fondamental : comment atteindre le BONHEUR ? La transparence le fera vomir. Ainsi il acceptera de tromper l’autre. Il sait qu’il trompe et qu’il doit tromper pour sa survie. Sa conscience n’essaiera pas de le désapprouver en dernière analyse, car il y va de sa vie. Au niveau de sa conscience, il y a une déchirure qu’il accepte volontiers et qu’il s’efforcera toute sa vie d’oublier. Que dire de son attitude devant l’autre ? Il ne voudra pas, sans doute, être trompé et quand il l’est, il fera semblant aussi longtemps que cela pourrait lui donner l’occasion d’atteindre son but. Pour lui, tromper est une question de vie ou de mort.

L’hypocrite peut-il cohabiter avec un autre hypocrite ? C’est une question de vie ou de mort. Le plus hypocrite de deux l’emportera et prendra toute la confiance que l’homme escroquable et escroqué (ici le chef ou le patron) mettait dans l’autre. Ainsi entre les deux escrocs se livrera un combat sans merci. Ils se tendront des pièges dans le but de faire discréditer l’autre escroc. En réalité, c’est l’homme escroqué qui perd la paix en dernière analyse. Un jour, il croira retrouver la paix en déclarant l’un des deux comme escroc. Même dans ce choix ou dans cette déclaration, il est escroqué. La lutte de deux escrocs peut aboutir à la mort de l’un des deux. Cette mort peut être physique ou morale. Physique, l’on parlera de sorcier. A qui la faute ? A l’homme qui se fait escroquer et qui juge selon les apparences.
3. DE L’ORIGINE BIBLIQUE DE L’ESCROQUERIE

Tout homme cherche à être bien apprécié. Ceci revient à dire que l’homme fuit les blâmes et convoite les louanges. Cette situation se trouve symboliquement et réellement chez les premiers parents bibliques. Dieu YAHVE donna l’interdiction de manger à l’arbre de connaissance du bien et du mal sous peine de mourir. Ainsi l’on peut facilement comprendre que Dieu YAHVE s’est adressé à des PERSONNES LIBRES qui pourraient accepter linterdit ou le rejeter. Devant le Serpent mythique, la race humaine posera un ACTE LIBRE, celui de manger à l’arbre interdit. La conscience, ce juge intérieur, leur fit comprendre que la mort les attendait. A l’apparition de Dieu YAHVE, la race humaine se cacha. YAHVE posa la question à Adam qui fut HYPOCRITE, car il ne voulut pas reconnaitre sa faute ou son acte livre devant Dieu. Ceci pour dire que tout acte livre n’est pas nécessairement salutaire. Ne voulant pas mourir, il voulut se monter BON, OBEISSANT et SANS REPROCHE devant l’Autre, YAHVE. C’est ainsi qu’il accusa directement Dieu YAHVE en pointant Eve. Cette dernière voulut paraitre BONNE aussi. Elle pointa le Serpent. Que pourrait dire le Serpent ? Imaginons cette réponse : « Non Adam, non Eve, je vous ai librement proposé, mais je n’ai pas mis le fruit sur votre bouche. Vous avez librement cédé. Voilà pourquoi vous avez péché ». Le rejet de la faute d’Adam sur Eve et de celle-ci sur le Serpent montre que l’hypocrisie ne comme pas aujourd’hui. L’homme, depuis les origines, cherche à paraitre bon, et cela, même devant Celui qui le connait bien et qu’on ne peut jamais tromper. Comme l’homme est audacieux !
4. DE LA CONNAISSANCE BIBLIQUE DE L’HOMME
4.1. DE LA NUDITE DE L’HOMME DEVANT DIEU YAHVE

L’escroc se moque du monde ou mieux des hommes. Toutefois il existe une PERSONNE que l’escroc ne peut tromper, mais dont il met entre parenthèses l’existence ou la présence, pour la simple raison que cette PERSONNE ne le force pas à ne pas tromper. Cette PERSONNE, au contraire, lui parle à la conscience et le rend ridicule, parce qu’il le laisse agir. Il respecte les ACTES LIBRES de l’escroc, si seulement ils sont libres. Ce respect est tellement fort que cette PERSONNE connait tout et chaque homme et le Psalmiste n’a pas manqué de dire son embarras devant cette PERSONNE : « Yahvé, tu me sondes et me connais, que je me lève ou m’assoie, tu le sais, tu perces de loin mes pensées : que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers.
La parole n’est pas encore sur ma langue, et voici, Yahvé tu la sais tout entière ; derrière et devant tu m’enserres, tu as mis sur moi ta main.
Merveille de science qui me dépasse, hauteur où je puis atteindre.
Où irai-je loin de ton esprit, où fuirai-je loin de ta face ?
Si j’escalade les cieux, tu es là, qu’au shéol, je me couche, te voici ?
Je prends les ailes de l’aurore, je me loge au plus loin de la mer, même là, ta main me conduit, la droite me saisit.
Je prends les ailes de l’aurore, je me loge au plus loin de la mer, même là, ta main me conduit, ta droite me saisit.
Je dirai : « Que me presse la ténèbre, que la nuit soit pour moi une ceinture » même la ténèbre n’est point ténèbre devant toi et la nuit comme le jour illumine.
C’est toi qui m’as formé les reins, qui m’a tissé au ventre de ma mère ». Ps 139 ? 1-13

Ce passage biblique montre qu’il est stupide de jouer à l’escroc au moment où QUELQU’UN nous connaît bien. L’homme peut être trompé par son semblable, mais pas Dieu YAHVE. De qui doit-on avoir peur ? De l’homme ou de Dieu YAHVE ? De celui qui juge sur apparence, parce que l’habit fait le moine, ou de CELUI qui juge sur notre être réel, parce qu’il nous a tissés au ventre de notre mère.

Craignons Dieu YAHVE et voyons francs. Oui, la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Que la Véracité et la sincérité soient dans nos cœurs et nos bouches. Oui, que notre OUI soit oui et notre NON soit non. Pourquoi alors le monde se plaint-il de l’homme qui se présente tel qu’il est ? Pourquoi doit-on pointer du doigt celui qui montre ses défauts et qui ne joue pas à l’ange ? Pourquoi cherche-t-on à abattre celui qui avoue ses forfaits ? Le monde avec ses critères n’aime pas celui qui est franc dans ses qualités et ses défauts, il aime le menteur, l’hypocrite, l’escroc.

Dieu YAHVE a doté l’homme d’une bouche (Ex 4, 11). Ainsi il sait quand elle s’ouvre pour tromper ou dire la vérité. Oui, nous bénissons avec la bouche, alors qu’à l’intérieur, au même moment, nous maudissons. Voilà notre déchirure.

Dieu YAHVE a fait l’oreille qui entend et l’œil qui voit (Pr. 20, 12). Chaque jour nous bouchons les oreilles pour ne pas entendre les conseils de la conscience et des amis ; nous fermons les yeux pour ne pas voir les effets néfastes de notre hypocrisie. Nous nous tranquillisons en disant : « Ile mambo aninyangariye. Kazi yake = cela ne me concerne pas. C’est son problème ».

Comme il y a la fournaise pour l’argent, le fourneau pour l’or (Pr. 27, 21), il y a Dieu YAHVE pour éprouver les cœurs des hommes (Pr. 17, 3).

4. 2. DE LA LIBERTE DE L’HOMME FACE AU REGARD DIVIN

L’homme est-il vraiment libre, si Dieu YAHVE surveille les voies humaines et observe les pas humains ? (Jb 34, 21). La Bible dit : « Du haut des cieux Yahvé regarde, il voit tous les fils d’Adam ; du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre ; lui seul forme le cœur, il discerne tous les actes » (Ps 33, 13-15). S’il en est ainsi, l’homme se sentirait-il responsable de ses actes ? Le Ps 94, 11 déclare : « Yahvé sait les pensées humaines, avant, durant ou après leur conception. Dieu YAHVE ne viole-t-il pas la conscience en connaissant ce qui est caché dans la conscience ?

Ces questions nous ont été posées et voici l’occasion pour y réfléchir. De prime abord, il serait mieux de donner une tentative de définition de la liberté. Dans notre cas, la liberté ne signifie pas la faculté de poser des actes secrètement. Un acte caché, du fait qu’il est caché, éveille la curiosité et a plus de chance d’être réprouvé. Pas toujours. Le fait d’être vu n’aliène pas la liberté ; au contraire, le regard l’éprouve. La liberté, à notre humble avis, n’est rien d’autre que la seigneurie de l’homme sur lui-même, sur ses actes. En un mot, elle est l’auto-domination pour le bien de tous. Qu’est-ce à dire ? L’homme libre est celui qui a dompté sa nature dans toutes ses dimensions et qui pose des actes dont il est responsable. Comme il n’aime pas être aliéné par les Autres MOI, il se défend aussi d’être un MOI SAUVAGE pour les Autres MOI. De ce fait, s’il cache ses actes, c’est pour le respect des autres, et pour éviter l’aliénation du valoir qui provient souvent des louanges. Cet homme libre ne se sent pas aliéné par le regard divin, car il est conscient d’un fait : rien, alors rien, ne restera jamais caché sur cette terre. Cette conviction l’interpelle et le rend responsable. Libre devant Dieu, il n’est pas une marionnette, et il est toujours prêt à rendre compte de ses actes. La Parole de Yahvé qui dit qu’IL (Dieu) scrute le cœur, qu’IL sonde les reins, pour rendre à chacun d’après sa conduite, selon le fruit de ses œuvres (Jr 17, 10) ne lui fait pas peur. L’homme libre pose des actes en conformité de son intériorité ; il n’est pas conditionné par la loi de la Rétribution ou Karma selon le monde oriental. Ainsi la peur d’un futur châtiment ou la joie anticipée d’une future récompense positive ne dicte pas ses actions. Il est LIBERE DE TOUT CECI, c’est pourquoi il est LIBRE. Il a en lui une Congruence ou une Unité ontologique. Il sait que les yeux divins surveillent toutes ses voies. Oui, ses voies n’échappent pas à Dieu YAHVE et sa faute ne se dérobe pas aux regards divins (Jr. 16, 17). L’HOMME LIBRE LE SAIT BIEN, et c’est pourquoi il est plus libre. Il n’a pas honte de déclarer publiquement son ignorance ou de demander pardon quand il se reconnaît fautif. Son seul et unique souci est celui de maintenir l’Unité ontologique et de conserver sa propre seigneurie, et d’empêcher son Moi de se transformer en Moi sauvage.

Dieu YAHVE prend-il connaissance de nos pensées avant, durant, après leur conception ? Notre travail est un Essai. Ainsi, à ce sujet nous voulons vous livrer notre façon de comprendre l’OMNISCIENCE divine. Une fois que notre compréhension s’avère erronée, elle doit être rejetée, car nous savons, dès le point de départ, que l’OMNISCIENCE divine relève d’un mystère, mais l’orgueil de la Raison est de chercher à percer le mystère pour l’intérioriser ou le démystifier. La Foi nous porte toujours et nous demande de ne pas placer notre volonté au-dessus de celle de CELUI QUI EST.

Chez Dieu YAHVE, un jour est comme 1000 ans et vice-versa. Qu’est-ce à dire ? A notre humble avis, cela signifie que Hier, Aujourd’hui, Demain… existent pour l’homme et non pour Dieu YAHVE.

Ceci nous fait penser au SOLEIL. Ce denier ne connaît ni le jour ni la nuit. Il est là. C’est pour nous habitants de la terre que le soleil se lève et se couche. Scientifiquement, nous savons que c’est la terre qui tourne autour du soleil ; mais nous persistons à garder le vocabulaire du lever et du coucher du soleil. Nous trouvons cela Normal et Naturel.

Prenons un autre exemple pour montrer qu’en dernière analyse, sauf la PRESENCE existe devant Dieu YAHVE. X emprunte de l’argent chez Y, ce 25/05/92. Il lui promet de lui remettre « demain », 26/05/92, Y réclame son argent à X. Ce dernier lui répond comme quoi il lui remettrait « demain » et non « aujourd’hui », car selon la conversation c’est demain qu’il remettrait. Le « demain » sera l’aujourd’hui « demain « Dites-nous, est-ce l’aujourd’hui qui existe ou le demain ? Le sommeil nous fait penser au « demain », alors qu’en fait, il n’y a que l’aujourd’hui étendu. Ainsi, nous comprendrons pourquoi seul l’aujourd’hui appartient à l’homme, et c’est aujourd’hui qu’il faut louer Dieu YAHVE et qu’il faut se convertir, car c’est dans l’aujourd’hui que nous parvient la Parole divine (Hb. 3, 15). Dans cet ordre d’idées, l’avant comme l’après de la conception de nos pensées ne s’expliquent pas. Il n’y a que la pensée, et Dieu YAHVE prend acte d’elle étant là. C’est à l’homme que l’avant, le durant, l’après existent. Nous sommes Présents devant la Présence divine. Voilà notre compréhension de l’OMNISCIENCE divine qui est PRESENCE. Devant cette dernière, il n’y a pas d’avant et d’après, il y a le PRESENT.

S’il en est ainsi, il y a OMNISCIENCE.


CONCLUSION

Il est difficile de conclure un Essai. Car il y a recherche et correction. Ainsi, nous devons reconnaître n’avoir pas beaucoup dit sur l’hypocrisie ou l’escroquerie. Que l’hypocrite ou l’escroc puisse redevenir lui-même. Jésus-Christ est la seule PERSONNE que nous devons suivre après avoir suivi les conseils de Jean-Baptiste et de Ponce Pilate : « VOICI L’AGNEAU DE DIEU » (Jn 1, 36). « Jésus sortit donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre, et Pilate leur dit : « VOICI L’HOMME » (Jn 19, 5). Voilà l’homme idéal, l’homme libre, l’homme incompris, l’homme victime du jugement humain, jugement intéressé. Voici l’homme qui est le même Hier, Aujourd’hui et Demain. Voici l’homme PRESENT.

Oui, nous savons que les questions sont plus intéressantes, mais les réponses proposées sont l’ « à peu près ». Ainsi ce travail n’est pas fini en spéculation, mais il pointe l’Idéal : JESUS-CHRIST.



BIBLIOGRAPHIE
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