Voici  la stratégie que je vous propose : création d’un laboratoire stratégique qui regrouperait en son sein les chercheurs venant de tous les horizons. Ce labo se fondera sur l’option de Laurent-Désiré Kabila : « Mais le choix est nôtre. Ou nous abandonnons notre chemin de dignité, et nous rentrons dans la structure du passé, ou nous continuons à créer des nouveautés »[1]. Ce temps de rupture par et grâce à l’Indépendance est en fait une ORIGINE. Celle-ci est notre MOMENT AXIAL, début du temps calendaire qui est le 30 juin 1960, « événement fondateur »[2]. Depuis lors, notre présent est devenu PRESENT HISTORIQUE bien exprimé par Debout Congolais et dressons nos fronts afin de commencer notre propre histoire, car «commencer, c’est donner aux choses un cours nouveau, à partir d’une initiative qui annonce une suite et ainsi ouvre une durée. Commencer, insiste Paul Ricœur, c’est commencer de continuer : une œuvre doit  suivre »[3].

En outre, j’insiste sur le fait que la vie authentique se fait dans la confiance mutuelle où le oui est oui et le non est non. L’ouverture et la clarté sont deux qualités d’un être humain évolué, expansif.

Sachez que l’homme doit se considérer comme devenir et comme tel, il doit avoir la soif d’apprendre « à parler », c’est-à-dire à créer, à inventer afin de s’assumer.

 

La mission de ce Labo est celle de répertorier tous les travaux universitaires produits dans différentes Facultés de l’UNILU, et ce selon le domaine. Ainsi, on aura des propositions à suggérer aux différents ministères toutes les fois qu’on aura besoin d’une expertise. De ce fait, chaque Ministère n’engagera des Conseillers que ceux-là qui sauront consulter les travaux de ce Labo. Cela  exige que l’engagement des Conseillers se fasse sur un critère autre que celui de l’appartenance au parti politique.

Le réalisme m’a fait voir les gens lutter contre les meilleurs et ils font tout pour étouffer tout ce qui semble nouveau, du jamais entendu et vu. L’on doit aller en guerre contre le formalisme, et le conservatisme, le « c’a toujours été ainsi ».  « On aura beau annoncer sa sagesse à son de cloche, les marchands sur la place en couvriront le son du tintement de leur gros sous »[4].

Je  pointe du doigt la mauvaise volonté des réactionnaires, des conservateurs ou « statuquoïstes ». Je fustige le nihilisme sous sa forme subtile où le « marchand » -symbole des gens qui sont au courant de tout et qui parlent à tous, par le tintement de ses gros sous, c’est-à-dire par son verbiage que l’on prend pour la sagesse, est capable de grands maux insoupçonnés. Insoupçonnés, parce que quand il agit, les autres ne voient pas ce qu’il vise. Le marchand symbolise aussi le malhonnête se faisant passer pour un bon et juste. Il est « habile ». Devant des telles gens, Nietzsche relève que tout ce qu’on dira de bon tombera à « l’eau » -symbole de ce qui fait couler et non retenir –et ainsi rien ne s’enfoncera dans « des puits profonds » -symbole de tête bien faite et bien pleine, pleine parce qu’elle retient et bien faite, parce que profonde, capable d’approfondir « la matière » reçue et d’en faire autre chose ou grâce à elle on peut être capable de devenir autre que ce qu’on était. Nietzsche, par ce réalisme de ce qui se passe chez les humains, interpelle tout homme qui veut mieux faire à ne pas se décourager, mais à passer à l’action même si les autres le contrecarrent.



[1] - L.-D. KABILA, Discours dans  Le Palmarès 1439 (23/01/1999) , p.4.

[2] - P.RICOEUR, Temps et récit. T. 3. Le temps raconté,  Paris,  1985, p. 380.

[3] - Ib., p. 414.

[4] Ib., p. 79.

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