La question de la géophilosophie est étroitement liée  à celles de l’espace, du territoire, des frontières et de l’identité. Platon, Aristote, Kant, Derrida, etc. philosophes de leur temps et de leur espace. La spatialité des frontières telle qu’abordée par Michel Foucault et Gilles Deleuze  démontre que l’espace lui-même est une préoccupation de la philosophie depuis ses débuts (Conry 2012 : 7). Sur le plan politique, la géophilosophie  se rapporte au territoire et à la territorialité ; les frontières elles-mêmes sont les formes limites propres aux territoires politiques (Conry 2012 : 7 et 9).

L’on pourrait donc convenir que même les philosophes sont de quelque part et d’un temps, mais le sentiment d’appartenance ne conduit-il pas à la caractérisation et à la catégorisation  ?

Au-delà de tous les débats  liés  aux questions de territorialité et des frontières, questions caractéristiques de la  géopolitique qui ont fait émerger beaucoup de réflexions  en sciences politiques sur la création des zones ou des espaces, les questions philosophiques, elles, depuis Michel Foucault et Gilles Deleuze  reviennent sur la nécessité de penser ces frontières.  En effet, «  les sciences politiques se constituent sur l’exigence d’un savoir positif. Cette exigence implique de faire du politique une activité ou une zone spécifique définie par son aspect de construction institutionnelle dans une totalité plus complexe.  Zone spécifique qui doit être analysée à partir d’un découpage artificiel par rapport à d’autres sphères comme l’économique, le religieux, le culturel… (Conry 2012  : 17).

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