En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.

LA DÉMOCRATIE AFRICANISÉE OU AFRICANISATION DÉMOCRATIQUE?

L’AFRIQUE, TOUJOURS DANS LA TOURMENTE

A propos de La démocratie africanisée ou africanisation démocratique de Francisco Tomás González Cabañas

 

Le titre que je donne au texte du Philosophe Francisco Tomás González Cabañas résume mon point de vue.

 

Francisco Tomás González Cabañas, auteur de La democracia africanizada, par son texte La démocratie africanisée ou africanisation démocratique, est un philosophe de la philosophie politique et il est un fin connaisseur de la “démocratie” en Afrique.

 

Doublé d’un regard psychologique, Francisco Tomás González Cabañas analyse la pratique démocratique en Afrique en utilisant l’analogie comme méthode.

 

En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.

 

De ce qui précède, rien n’est étonnant de voir l’Afrique courir après la Démocratie telle que le lui enseigne son Maître. Comme l’Elève ne doit pas se mettre sur les épaules de son Maître afin de voir plus loin que lui, l’Europe lui demande d’appliquer une démocratie à la mesure africaine et invite ses “gouvernants lieutenants” dirigeant par procuration à jouer au jeu de la démocratie en organisant des élections, des référendums, de tribunaux de contentieux électoraux, du multipartisme à l’africaine, etc. Tout, alors tout, à l’africaine. Voilà qui pousse Francisco à parler de La démocratie africanisée ou de l’africanisation démocrate.

 

Fin connaisseur de l’Afrique, on a qu’à voir comment il analyse les pratiques “démocratiques” au Swaziland, au Cap-Vert, au Burundi, au Togo et au Tchad, Francisco dénonce la mainmise de l’Europe sur l’Afrique dont les “gouvernants lieutenants- tenant lieu” instaurent la “démocratie magique” [au sens étymologique persan de « avoir le pouvoir »], selon Francisco. En effet, cette démocratie magique, celle d’ “avoir le pouvoir pour le pouvoir”, s’évertue à tripatouiller les Constitutions pour rester ad vitam au pouvoir et la Société Internationale, et non la Communauté Internationale, se plait à coudre sa bouche pourvu que leurs intérêts soient préservés et si le peuple africain manifeste, on conseille l’usage disproportionné de forces armées et, ainsi, l’impunité perdura jusqu’à ce que l’Europe ait trouvé un pion d’échange.

 

De ce qui précède, l’Afrique restera toujours dans la tourmente si et seulement si elle ne renverse pas le rapport de forces. Francisco est-il un nouveau Che Guevara, le philosophe, venant en Afrique par ses analyses afin de nous pousser à nous lever, à nous mettre debout et à prendre notre destinée en mains? Oui, scripta manent! Et le temps venu, ses idées seront exploitées, car elles ne meurent pas.

En définitive, je dirais avec Francisco qu’en Afrique la démocratie n’est ni morte ni vivante, car elle n’existe pas [je sais que c’est discutable]. Nous, Africains, nous devons l’inventer. Voilà qui explique ma nouvelle théorie de la Démocratie prosôponiste[1].

Professeur Ordinaire Abbé Louis MPALA Mbabula, PhD

Docteur en Philosophie, Université de Lubumbashi- RDCongo

abbelouismpala@gmail, www.louis-mpala.com

+243997021002 ( et WhatsApp)

 



[1]  Louis MPALA Mbabula, Pour ou contre la démocratie prosôponiste. Débat avec B. Tshibangu Kabaji, A. Kabeya Kabadile, S. Ngoy Ilunga, C. Kalumba Nsanki et M. Kayumba Cansa, Editions Universitaires Européennes, Beau Bassin, 2020, livre traduit en  neelandais ( Uitgeverij Onze Kennis), en polonais ( Wydawnictwo Nasza Wiedza), en espagnol ( Edicoes Nosso Conhecimento), en italien ( Edizioni Sapienza), en anglais (Our Knowledge Publishing), en russe ( Sciencia Scrpits), en allemand ( Verlag Unser Wissen) et en portugais ( Ediciones Nuestro Conocimento).