Professeur Abbé Louis Mpala

jeudi 15 février 2024

Résumé Notre approche prosôponiste fait du Sein Maternel le premier lieu de la RENCONTRE entre le Fœtus et le monde interne (Fœtus-maman, fœtus-papa) et externe (fœtus-familles restreinte et étendue, fœtus-famille/Communauté culturelle/Société politico-économique). De ce fait, la femme, comme le « berceau d’une nouvelle humanité » (F. Schmidt), est à protéger contre toutes formes de violences, de traumatismes, etc. Il y va de l’avenir de notre humanité. Sans être une destination, l’éducation prénatale naturelle à la paix est un processus se poursuivant, après la naissance, dans d’autres cadres.

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lundi 12 février 2024

Nous sommes entrés dans l'ère de la Post-vérité et de la Post-modernité

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mercredi 7 février 2024

Clôture de l'année académique 2022-2023

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Cet texte est une réflexion sur les écrits du Professeur Emérite Ndaywel, et ce sous l'angle de la philosophie de l'histoire

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Le monde est en évolution et involution

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Le monde mystique est là et le mensonge

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Sachant que l’éducation humaine est permanente, le cours va au-delà de l’Instruction pour faire partie intégrante de l’éducation car l’être humain ou la personne est à concevoir comme « une construction permanente » , et ce sous la conduite de l’ESPRIT SAINT. Ce cours invite l’apprenant à adopter un style de vie non seulement en « suivant une idée qu'il se fait de ce qu'il est, de ce qu'il peut devenir, des relations qu'il peut avoir avec l'univers, avec le monde, et plus particulièrement des relations qu'il peut entretenir avec ses semblables » en ayant pour boussole la Parole de Dieu YHWH, mais aussi en tenant compte des normes qui ont fait preuve et dont il est bénéficiaire. Avant lui le monde a été et après lui le monde sera. Il est convié à prendre conscience qu’il est FILS de son temps, mais appelé à devenir PERE de son temps, et ce en étant le DISCIPLE DE JESUS-CHRIST. Comme ce cours se veut une fenêtre ouverte sur la vue de la vie qui se traduit par des attitudes, par des actes que l’on pose en connaissance de cause et dont on doit répondre, nous devons être à même de conduire les apprenants à se situer par rapport à la société dont ils sont membres, à conquérir l'autonomie morale en étant en contact avec les adultes modèles, à s’ engager socialement car ils sont des cadres chrétiens de demain. Tout est fait en vue d’aider les apprenants à se construire une personne par l’aide divine, autrement dit, à « se découvrir soi-même : savoir qui on est et surtout quelles fonctions individuelles on est résolu à assumer, c'est, ensuite, être capable de se créer des fins pas comme le stipule F. Nietzsche : chameau, lion et enfant, de devenir une conscience organisée et de faire des choix successifs, qui s'agencent et se structurent en une conduite ordonnée et ne jamais oublier que la personne humaine reste un mystère et pour lui-même et pour les autres, d’où il doit se pardonner quand sa conduite s’avère parfois désordonnée. L’homme n’est ni ange ni bête, nous prévient Blaise Pascal » . De ce fait, à la fin de ce cours, les apprenant feront preuve de

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mercredi 30 août 2023

Résumé Notre approche prosôponiste fait du Sein Maternel le premier lieu de la RENCONTRE entre le Fœtus et le monde interne (Fœtus-maman, fœtus-papa) et externe (fœtus-familles restreinte et étendue, fœtus-famille/Communauté culturelle/Société politico-économique). De ce fait, la femme, comme le « berceau d’une nouvelle humanité » (F. Schmidt), est à protéger contre toutes formes de violences, de traumatismes, etc. Il y va de l’avenir de notre humanité. Sans être une destination, l’éducation prénatale naturelle à la paix est un processus se poursuivant, après la naissance, dans d’autres cadres.

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vendredi 7 avril 2023

Le philosophie Ndumba est conscient de la délicatesse du problème qu’il soulève de par l’intitulé de son article. Il prend soin de se focaliser sur « l’efficacité de l’action du philosophe dans l’organisation politique et sociale de la communauté » et se propose de « montrer que le philosophe politique a un rôle éminemment important dans la société dans la mesure où la philosophie implique savoir et pouvoir et fonctionne comme questionnement sur l’existence en vue de mettre en relief les conditions de possibilité d’une existence sensée » . Puisqu’il en est ainsi, selon lui, quel est alors le rôle du philosophe politique ? Le philosophe de l’Université Catholique du Congo y répond : « Le rôle du philosophe politique consiste à soumettre l’organisation de la société à l’exigence de fidélité à cette quête d’un sens du vivre-ensemble qui débouchera à l’instauration du règne de la liberté et de la dignité humaine » . Pour le démontrer, l’auteur argumente en trois temps. Dans un premier temps, il parle de la philosophie comme instance rationnelle ; le deuxième s’attèle à faire de la philosophie une instance politique en articulant entre raison et pouvoir. Le dernier et troisième moment fait de la philosophie une instance morale, et ce, de par l’articulation qu’il établit entre éthique et rationalité.

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dimanche 2 octobre 2022

Qui plus est, ce philosophe congolais ne se limite pas à une position criticiste, mais propose comme un intellectuel d’un grand calibre une alternative, mieux une amélioration à cette démocratie torturée, il est question de la démocratie participativo-prosôponiste. Dans cette forme de gouverner, les citoyens sont appelés à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en eux en participant aux débats socio-politiques. A cette fin, il n’est nul doute qu’il faille éduquer le peuple et ses futurs gouvernants, car c’est par le truchement de l’éducation qu’on fait venir à la lumière ce qu’il y a de meilleur en nous. Ladite tâche contribue significativement à la conscientisation de la masse populaire. C’est à cette échelle que la parémie, la prosopopée ou le proverbe urge. La parémie ou la prosopopée se veut ici un conseil de sagesse politique et populaire attribuée aux ancêtres anonymes, fruit de leurs expériences de vie d’où l’adage : « l’expérience m’a rendu sage ». Ce sont généralement des courtes formules imagées et figurées.

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dimanche 28 août 2022

Ce livre est un fruit de notre équipe de travail au sein du Département de Philosophie de l’Université de Lubumbashi. Nous avons voulu mettre en exergue certains éléments de la culture bemba.

Le texte du Professeur Louis Mpala propose une philosophie de l’existence authentique en partant des écrits du Salésien et chercheur Père Léon Verbeek qui a consacré une grande partie de sa vie à récolter et à transcrire la tradition orale de la zone bembaphone du Sud-Est Haut-Katangais de la république Démocratique du Congo. De ses écrits, Louis Mpala Mbabula tire une anthropologie philosophique qui fait du Muntu un Homo cantor.

Le Doctorant Richard Lubembo Mulamwa Kabeke, de par son texte portant sur la Mélopée comme dévoilement du sens de la mort, renforce la thèse de l’Homo cantor. Il donne la quintessence de la mélopée dévoilant le sens de la mort, passage obligé de tout être humain. En outre, il fait voir que la mélopée répond à un style approprié et elle a ses « spécialistes », les Kilolo,  les pleureuses, ces femmes qui ont le talent d’émouvoir les gens se trouvant au deuil et au cimetière. Elles transmettent toute une tradition des chansons funèbres.

L’Assistant Raymond Mbeka Mwamba s’appesantit sur L’éducation par la parémiologie chez le peuple bemba. De ce fait, il parle de l’Homo educandus, l’homme qu’il faut éduquer afin de devenir Homo sapiens. L’homme, toujours à la recherche de la sagesse, est à éduquer et il existe plusieurs moyens d’éducation dont les proverbes.

Provenant du verbe latin ex-ducere, signifiant conduire de… vers…, éduquer, étymologiquement, veut dire faire passer d’un état à l’autre, d’un esprit à l’autre. En effet, les proverbes, sous tous les cieux, vont l’au-delà de l’instruction qui est « la transmission de savoirs et de savoir-faire. Elle utilise des méthodes d’apprentissage »[1]. La confusion entre éducation et instruction proviendrait, peut-être, de nos jours, à l’appellation donnée de par le monde à nombre de « Ministères de l’éducation »[2]. Cependant l’éducation concerne « l’éveil et le développement des potentialités de l’être humain et sa relation à lui-même, aux autres et au monde »[3]. Toutefois, Elena Cardinali complète Marie-Andrée Bertin en précisant que ces potentialités, facultés ou attitudes à réveiller et à développer, sont « déjà inhérentes en nous »[4]. Et puisqu’il en est ainsi, de l’éducation, Mahatma Gandhi renchérit en affirmant que « la vraie éducation consiste à faire venir à la lumière le meilleur d’une personne »[5]. A notre avis, ce qu’il y a de meilleur en l’homme est son aspiration à devenir plus, à être plus tout en étant mieux.

Pour que cette aspiration se concrétise, l’éduqué ne sera pas un agent. « L’agent désigne le rouage d’une machine ; il est agi par la finalisation du système ; on lui demande d’avoir des compétences et de ne pas trop penser ; c’est un sujet-agi »[6]. Il n’est pas non plus acteur. Ce dernier se caractérise « par son intentionnalité ; il a des stratégies, est pourvu de conscience et d’initiative. Il a des projets et entrevoit la possibilité d’un changement. S’il est déjà un sujet, il reste néanmoins un exécutant (donc il reste agi) : il interprète sa participation, il joue un rôle mais il n’est pas créateur. Il ne finalise pas lui-même ; il complète la finalisation des autres »[7]. Au contraire, il est appelé à devenir ou à être auteur. Un auteur est « la véritable origine de l’action. Celui-ci projette ses fins et induit le problème de la responsabilité en éducation. Etre auteur, c’est vouloir se situer explicitement au fondement de ses actes. L’intentionnalité est ici pleinement présente. Il s’agit de s’autoriser à, de se donner l’autorisation. C’est ici qu’on peut véritablement parler d’initiateur ou de sujet-créateur, car il  se reconnait la légitimité et la nécessité de décider de certaines choses lui-même »[8]. C’est cela, en fait, que vise l’éducation traditionnelle à travers les proverbes.

De ce qui précède, l’on saura pourquoi ce livre se veut une contribution à la Philosophie de la culture « comme mémoire, conscience et sentinelle de l’humanité »[9].

Les différentes chansons exécutées selon (et dans de) les différentes circonstances de la vie et les différents proverbes évoqués selon(et dans de)  les différentes circonstances de la vie font partie de la mémoire collective d’un peuple donné, en prendre conscience exprime l’authenticité ou la congruence humaine (savoir s’assumer et être courroie de transmission de sa culture) et en faire une sentinelle de son identité culturelle ouvre l’esprit pour découvrir des dénominateurs communs ou des invariants culturels entre différentes cultures et ainsi faire de la diversité culturelle une richesse.

Philosophie de la vie, la philosophie de la culture a certaines tâches comme celles «  d’aider l’homme à prendre conscience de sa vie et de son identité qui s’édifient sur la vie et l’identité culturelles à  partir des évidences ordinaires de nos vies relationnelles et intersubjectives au sein d’une culture »[10] et de « contempler le caractère fondamentalement symbolique de la vie qui, dans son auto-symbolisation, évite de s’enfermer dans des cultures particulières qu’on pourrait comparer aux monades sans fenêtres  de Leibniz »[11].

En publiant ce livre, nous ne voulons pas être des monades sans fenêtres, mais nous sommes au rendez-vous-du donner-et-du-recevoir.



[1] M.-A. BERTIN, L’éducation prénatale naturelle. Un espoir pour l’enfant, la famille et la société, troisième et nouvelle édition, Paris, Editions du Dauphin, 2012, p. 25.

[2]Ibidem, p. 25.

[3]Ibidem, p. 25.

[4] E. CARDINALI, Che cos’ è l’educazione prenatale, Roma, Nuova edutrice, s.d., p. 1.

[5] M. K. GANDHI, Antiche come la montagne, Milano, s.e., 1983, p. 203. Nous   soulignons.

[6] J.-P. POURTOIS et H. DESMET, L’éducation postmoderne, Paris, PUF, 2016, p. 306. Nous soulignons.

[7]Ibidem, p. 306. Nous   soulignons.

[8]Ibidem, p. 306. Nous soulignons.

[9] J.C. AKENDA Kapumba, « Philosophie et valeurs culturelles africaines. Identité culturelle africaine et universsalisme éthique. Tâches pratiques d’une philosophie de la culture », dans Philosophie africaine. Bilan et perspectives,  Kinshasa, Facultés Catholiques de Kinshasa, 2002, p.170 (p.141-173). Souligné par l’auteur.

[10] Ibidem, p.171-172

[11] Ibidem, p.172. Souligné par l’auteur.

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Résumé

Notre approche prosôponiste comme philosophie de la rencontre fait du Sein Maternel le premier lieu de la RENCONTRE, espace anthropologique délicat, entre le Fœtus et le monde interne (Fœtus-maman, fœtus-papa) et externe (fœtus-familles restreinte et étendue, fœtus-famille/Communauté culturelle/Société politico-économique). D’où l’éducation commencera par la dialectique action-réaction sur, avec et par le fœtus. De ce fait, la femme, comme le « berceau d’une nouvelle humanité » (F. Schmidt), est à protéger contre toutes formes de violences, de traumatismes, etc. Il y va de l’avenir de notre humanité (être humain et monde humain). Pour ce faire, tout un arsenal méthodologique, pédagogique, sapiential, écologique et sanitaire sera envisagé. Sans être une destination, l’éducation prénatale naturelle à la paix est un processus se poursuivant, après la naissance, dans d’autres cadres (école maternelle-secondaire, université, église, associations sportives, etc. Tout doit concourir à la « paix positive ». Notre approche se veut une des contributions montrant à la mouche la voie de sortie de la bouteille (L. Wittgenstein 2).

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lundi 8 novembre 2021

PREFACE

De l’Homocentrisme à la philosophie de la culture

 

Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.

L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.

         Paul Messi, en faisant graviter toute son argumentation autour de ce concept dans le cadre de la philosophie africaine, a bien compris la préoccupation du philosophe congolais Louis MPALA Mbabula. La singularité des expériences historiques diverses demeure une réalité incontournable, et qu’on peut tirer de chacune d’elles des normes d’intelligibilité susceptibles d’assurer, comme V.Y. Mubimbe l’a écrit, une complémentarité hominisante aux différentes catégories d’hommes. C’est là que Paul Messi rend pertinente cette idée du philosophe congolais : l’élévation de la philosophie doit se conjuguer avec le pronom personnel « JE » sans se diluer dans le NOUS collectif. Le JE est celui de la responsabilité et de son engagement singulier à la philosophie au pluriel, celle des discours pluriels, pour un discours qu’on appelle Philosophie.

         A travers cette philosophie mpalaéienne Paul Massi fait reposer le projet philosophique sur la pluralité des rationalités et des rationalités plurielles. L’universalisme philosophique et culturel que véhicule l’Occident est mis en crise. La philosophie africaine ne peut avoir pour aboutissement des conceptions du monde des penseurs européens ou autres, et ne peut pas prétendre que nous sommes [nous Africains] cet aboutissement. C’est pourquoi chez Louis MPALA Mbabula, la philosophie se comprend en termes de la vie qu’il faut vivre ; et que « tout vrai homme est sensé se poser des questions sur son existence ». Une vision totalement existentielle que Paul Messi fait découler de l’Homocentrisme. Voilà la deuxième leçon que je retiens de cet ouvrage.

         Véritable fil d’Ariane qui permet de pénétrer dans le labyrinthe de l’ouvrage philosophique de Louis Mpala Mbabula, l’Homocentrisme postule, sur le plan méthodologique, l’approche parémiologique, et celle dite des batterie-parémiologique, fondée sur la métaphore de l’Arbre. Ces deux approches ont pour objet les proverbes, la parémie. Paul Messi, à la suite d’Hubert Mono Ndjana, définit celle-ci comme un dépôt ou soubassement de la sagesse ancestrale. Louis Mpala Mbabula considère cette approche comme une des démarches idoines pour percer, à sa manière, le mystère que renferme la philosophie africaine. Partie fondamentale de la philosophie africaine, les proverbes, comme le fait voir Paul Messi, constituent une partie fondamentale de la culture africaine. Ils peuvent être compris dans un contexte où le niveau d’alphabétisation est faible et appréciés dans les milieux plus éduqués. Les proverbes sont aussi un outil, un instrument, qui peut aider les chercheurs en sciences humaines et sociales à comprendre le comportement de l’homme africain, le fonctionnement des organisations sociétales ainsi que politiques africaines. Par ses explications, Paul Messi nous a présenté cette approche parémiologique comme celle qui donne une nouvelle orientation en philosophie africaine, car, note-t-il à la suite de Louis Mpala Mbabula, les proverbes jouent plusieurs rôles dans la philosophie africaine : éduquer, argumenter et conseiller. Ils sont un anologon de la philosophie, c’est-à-dire ils transmettent la vérité qui permet d’atteindre le réel.

         Cette approche parémiologique peut jouer un rôle révolutionnaire, celui d’élever la philosophie africaine à un niveau qu’on peut situer dans une ontologie et anthropologie africaine que dans la philosophie proverbiale. Cette révolution parémiologique n’est possible qu’à partir des batteries parémiologiques, c’est-à-dire un ensemble des proverbes sur et à propos de l’arbre. L’arbre est mémoire d’un peuple.

         Pour le philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, l’arbre symbolise l’homme, la sagesse provenant d’une expérience vécue et éprouvée. C’est pourquoi les anciens philosophes ont codifié l’éducation par l’arbre dans les proverbes. L’arbre est une leçon morale vivante pour chaque société, relevant d’une philosophie réaliste et empiriste. Cette métaphore de l’arbre nous renvoie au vitalisme qui traverse la philosophie romantique. Il s’agit de l’arbre de Taine qui, dans les Déracinés de Barrès, l’un des maîtres de Barrès montre, note Luc Ferry, en quel sens l’arbre est un modèle d’éducation. Pourquoi ? Parce que les feuilles, les rameaux, les branches, tout ça, commente-t-il, font partie d’une communauté. On peut aussi dire que l’arbre est symbole de nos traditions et des singularités culturelles. Et ce symbole est celui qu’incarnent nos communautés historiques et de destin. D’une manière incidentielle, l’ approche parémiologique et celle de batteries parémiologiques font inscrire l’œuvre de Louis Mpala Mbabula dans la suite de celle de Hans G. Gadamer qui, contre Les Lumières, a mis en échec les schémas hérités d’un Descartes, d’un Kant, d’un Hegel en réhabilitant la tradition et les préjugés. Nous appartenons à l’histoire, donc à une TRADITION, martèle Hans G. Gadamer et « nous nous tenons dans des traditions, que nous connaissons ces traditions ou non, que nous en soyons conscients ou non, ou que nous soyons si présomptueux que nous croyons pour commencer sans préjugés- tout cela ne change rien à l’action des traditions sur nous et notre compréhension »[2], insiste-t-il. H.G. Gadamer réhabilite, sans doute, des « préjugés légitimes » (condition de la compréhension[3]) qui ne sont pas à confondre aux préjugés  d’autorité et aux préjugés de précipitation.

         Le philosophe congolais, par l’approche parémiologique, a réhabilité la tradition en faisant du proverbe l’objet de la philosophie. Voilà la troisième leçon que je peux recevoir de l’ouvrage de Paul Messi.

         Ces trois leçons qui ressortent de l’ouvrage de Paul Messi se résument en termes d’une lutte idéologique qui  s’inscrit en faux contre l’ethnocentrisme sous ses diverses manifestations. Elles se résument aussi en termes de paradigme méthodologique rendu possible par l’approche méthodologique. Elles se résument, enfin, en termes de réhabilitation de nos traditions, de nos cultures comme objet d’étude en philosophie. Sur ce point, l’Homocentrisme se révèle être un principe directeur de toute entreprise herméneutique.

         Mais que faut-il penser de l’Homocentrisme ?

         L’Homocentrisme, ce concept mis en chantier par le philosophe Louis Mpala Mbabula, est un principe fondateur de toute entreprise humaine. Elle se réfère à l’identité humaine comme individualité et singularité historiques dans la réalisation d’un destin commun et communautaire. Ce concept se prête à toute situation de conflit, de crise, d’impasse théorique, et tant d’autres situations.

         Alors je peux dire, cette fois-ci, que si Paul Messi a consacré tout un ouvrage au philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, ce n’est pas par indulgence excessive, mais par mérite : Louis Mpala Mbabula a fait sortir toute la philosophie, notamment la philosophie africaine, de l’impasse théorique et méthodologique[4].

Professeur  Jean Pierre KANKWENDA-ODIA

Docteur en philosophie

Université de Lubumbashi

30 juin 2021

 



[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.

 

[2] H. G. GADAMER, dans C. DUTT  Herméneutique. Esthétique. Philosophie pratique. Dialogue avec Hans-Georg Gadamer, Quebec, Fides, 1998, p. 34-35.

[3] Cfr H. G. GADAMER, Vérité et méthode. Les grandes lignes d’une herméneutique philosophique, Paris, Seuil, 1976, p. 141. 

[4] Cfr L. MPALA Mbabula, Initiation à la philosophie africaine. Pour P. Tempels, Niamkey Koffi et P.J. Hountondji II, Lubumbashi /Chisinau, Ed. Mpala / Generis Publishing, 2020. Ce livre est à lire car il remet les pendules à l’heure en ce qui concerne la problématique de la philosophie africaine (son histoire, son statut, ses méthodes, ses courants, etc.).

 

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Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.

L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.



[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.

 



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samedi 29 mai 2021

Le philosophe vieillit en apprenant et rajeunit en apprenant, pense Louis Mpala. L'âge biologique engendre, pour les chercheurs, l'âge scientifique.

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