Cet article a été publié dans la revue  MITUNDA(Revue des Cultures Africaines/Université de Lubumbashi) Volume 4 Numéro spécial octobre 2007 p.87-103

SUR LA CONCEPTION DE L’AU – DELA DANS L’EGYPTE ANTIQUE

                                               

 

     Professeur Associé MPALA MBABULA[1]

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

La mort a toujours été pour l’homme une énigme. Voilà pourquoi l’homme doit un jour de sa vie se prononcer sur « sa » mort même s’il est facile de parler de la mort des « autres ». L’ancien Egyptien n’a pas échappé à cette règle.

 

L’Ancien Egyptien concevait la mort comme un passage.[2]Autrement dit, après cette vie, existera une autre vie. Voilà qui explique le pragmatisme de l’Ancien Egyptien : il faut réussir dans cette vie, car l’après – vie dépendra de la façon dont on a vécu sur terre. C’est à ce niveau qu’intervient le concept de MAÂT (Justice, rectitude, vérité, droiture, règle immuable de l’univers, cohérence et ordre) opposé à celui de ISFET (« le chaos, le désordre, le laisser aller, bref le mal sous toutes ses formes »[3]) et tout Ancien Egyptien est convié à être MAÂTY (homme juste, droit, vrai, honnête, etc.)[4] durant sa vie terrestre. Les « Enseignements » et les « Maximes »[5] des sages d’Egypte étaient donnés pour ouvrir et élargir l’esprit et le cœur de l’Ancien Egyptien. Le cœur est le siège de Maât. De ce fait, « les vivantes » (les oreilles) devraient être perpétuellement à l’écoute des paroles de sagesse. Un MAÂTY devrait respecter la règle d’or : « Agir dans le strict respect de soi même et des autres »[6]. Parmi les sages, auteurs des « Enseignement » et des « Maximes », nous pouvons citer le pharaon Amenemhat 1er qui a écrit un testament spirituel pour son successeur, Sesosetrir 1er  Hor – Ojedef, fils du pharaon Khéops, les vizirs (hommes chargés par pharaon pour faire régner et vivre Maât sur la terre d’Egypte et de la placer dans les rapports sociaux), Ptah – Hotep, Kagemni, Imhotep et des prophètes comme Ipou – Our, etc. Citons aussi Aménémopé qui a dit, entre autres : « Le dos ne se brise pas quand il s’incline » et « Gardes – toi de voler un malheureux, d’être violent envers un infirme »[7].

Comme on peut le deviner, de ce qui précède, l’Ancien Egyptien vivait pour sa vie et sa mort. Pour sa vie, il ne prêchait pas le dégoût de la vie terrestre, ni le martyre au nom d’un paradis idéal. Sa vie durant, il vénérait dieux et déesses qui symbolisaient l’amour, la joie, le plaisir, la jouissance : « Bartet, Bat, Bè, Hathor, Min, Satet, Thouëris … »[8]. Pour sa vie, il implorait d’autres dieux qui le protégeaient dans sa vie terrestre (Amon, Anouket, Phât, etc.). Tout ceci montre que, comme tout homme sain, l’Ancien Egyptien ne voulait pas mourir le plus vite possible afin de profiter de la vie éternelle. Pour la mort, cet Ancien Egyptien attendait la récompense de la vie éternelle de la part d’Osiris, et pour cela, il s’efforçait à vivre dans la droiture, l’amour du prochain, la justice, le travail bien fait, etc. Voila pourquoi, « pour vivre sa vie éternelle aussi pleinement et aussi joyeusement que sa vie terrestre, l’Egyptien avait à cœur de se faire construire [ou de construire soi même] une tombe, a la mesure de ses moyens »[9].

A dire vrai, l’ancien Egyptien a abordé la mort de manière aussi directe et à la fois aussi complexe. Oui, la mort est pour lui à la fois une transition et une déplaisante nécessité. Toutefois ajoutons que cette transition qu’ est la mort était parsemée d’embûches.  La survie de l’âme dépendait d’une connaissance suffisante de la théologie et des formules magiques efficaces. Ce qui justifie la présence du Livre des morts.

Cela étant, notre article a comme livre de base Le livre des morts des anciens égyptiens[10]. De ce fait notre premier chapitre présentera notre livre de base ; le second brossera l’anthropologie philosophique de l’Ancienne Egypte ; le troisième parlera du rituel funéraire ; le quatrième s’appesantira sur le jugement dans l’Au – delà ; le cinquième et dernier chapitre se voudra être notre appréciation critique.

 

1.     Présentation du livre des morts des anciens égyptiens

 

Les premiers égyptologues l’ont appelé « La bible des anciens Egyptiens ». Ce livre accompagnait le mort dans la tombe comme un livre  de prières. La formation de ce livre s’échelonne de 2300 à 1700 environ av. J.C.

Ce livre est une vaste compilation des « formules » mises bout à bout, en nombre très variable, et disposées sans ordre apparent.[11] Lepsius l’avait divisé en 165 chapitres (« formules ») et l’avait nommé « livre des morts » ( Todtenbuch), «  désignation qui lui est restée, mais qui est loin d’être admise par tous les égyptologues ; quant à la numérotation des chapitres, elle a été conservée depuis pour sa commodité, bien qu’elle soit, en fait, arbitraire »[12]. En 1881, l’égyptologue Hollandais Pleyte publia des chapitres dits « supplémentaire » (163 – 174). En 1886, l’égyptologue suisse Naville fait paraître une autre publication qui ne conserva pas la numérotation des chapitres publiés  par Pleyte. En 1898, l’égyptologue anglais Sir E.A. Wallis Budge fait paraître une autre publication de l’ensemble des chapitres du Livre des morts sous le titre « Chapitres de la sortie au jour » qui est la traduction du Titre égyptien  du livre. Paul Barguet fait remarquer que le seul titre convenable au livre est « Livre de la sortie pendant le jour ». Celui de « Rituel funéraire » ne convient pas d’avantage. Le titre de « Livre des morts » est consacré par l’usage bien qu’il soit peu exact.[13] Retenons en passant que la « sortie au jour » est pour le mort une « renaissance », car « le désir le plus formel du mort, c’est d’être au nombre de ceux qui entourent le soleil, qui forment sa cour et reçoivent sa lumière, et souvent le mort s’identifie au soleil lui – même pour donner plus de force et de réalité a ce désir ».[14]

Paul Barguet subdivise le livre en cinq parties. La première groupe les chapitres 1 à 16 et présente La marche du cortège funèbre vers  la nécropole (sur les vinettes on voit le sarcophage, une barque, des vaches, des pleureuses, prêtres porteurs d’enseignement, coffre des viscères, chien Anubis, matériel funéraire – lit, siège et tables-, serviteurs, momie, offrandes, etc.). La seconde va du chapitre 17 au chapitre 63 et se nomme La régénération : le nouvel être retrouve ses énergies vitales (sa « bouche » = usage de la parole 21 a 23, son Pouvoir magique 24, son nom 25, son cœur = conscience 26 a 30). La troisième va du chapitre 64 au chapitre 129 et s’intitule La transfiguration : la « sortie au jour » devient effective (ouverture de la tombe réveil du mort, redressement, « transfigurations » = le mort doit apparaître sous les 12  différentes formes que pend Rê  lui-même au cours de la journée, jugement, etc. La quatrième s’étend du chapitre 130 au chapitre 162 et s’intitule  Le monde souterrain. La cinquième et dernière partie groupe les Chapitre 163 à 193 et se nomme Les chapitres additionnels rendant hommage à Osiris, forme de Rê dans le monde souterrain.

Cette présentation du livre facilitera la compréhension des autres chapitres de notre article.

 

 

 


2.     Esquisse d’une anthropologie philosophique de l’Egypte Antique

 

L’ancien égyptien a une conception complexe de l’être humain. Celui – ci est composé de plusieurs principes car il est « le fils du ciel et de la terre ».[15] Pour Mabika, l’homme comprend six principes constitutifs : « Un principe mortels, le Djet, et cinq principes spirituels  et immortels, l’Ahk, le Ba, le Ka, le Schuyut et le nom de famille ».[16] Chaque principe avait des  fonctions spécifiques. Ainsi « le Ka spécialement assurait la survie de l’individu dans l’au – delà … Ce Ka gardait les traits physiques du défunts [et] il ne pouvait être l’objet du culte que sous forme du défunt, d’une gravure ou d’une peinture le représentant ».[17]

 

Cheik Anta Diop, quant à lui parle de Zed ou Ket qui est le corps et qui « se décompose après la mort, [du] BA qui est l’âme corporelle (la « double » du corps dans le reste de l’Afrique noire) [de] l’ombre du corps, [du] KA [qui est] le principe immortel qui rejoint la divinité du ciel après la mort ».[18]

 

De Mabika et Cheik Anta Diop, c’est Mubabinge Bilolo qui présente, avec pertinence, l’anthropologie égyptienne. L’homme se présente comme une unité constituée de différents éléments dont les plus importants sont :

 

KET (ht) « corps visible », « corps matériel et visible », « forme extérieure ». Les Egyptiens distinguaient, au dire de Mubabinge Bilolo, un « corps matériel, invisible » et un « corps de l’au – delà »[19]

 

ACH/AKH (3h) « corps spirituel/lumineux », « transfiguré » ou « illuminé », « esprit ». En luba, Mubabinge traduit AKH par mukishi : « Le Mukishi est un muntu mwine » « l’homme même » dans le « pays des morts ». Il est l’ « homme après la mort ».[20] A ce propos Derchain écrit : « Après la mort, cependant, l’homme subit un changement de nature qui s’exprime par la notion d’akh … « lumineux » et qui désigne toutes sortes d’êtres surnaturels tels que les fantômes ou démons, appartenant donc exclusivement au monde imaginaire qui peuple l’inconnu. L’akh est la forme du défunt qui possède une puissance supérieure, que l’on invoque au besoin, mais qui peut aussi se manifester spontanément et de façon désagréable aux vivants ».[21] Comme on le voit, on a affaire à la littérature funéraire où à la conception de l’homme après la mort. Mais Mubabinge fait voir l’enjeu théologique du mot akh dont il fait l’épithète de l’être – primordial, car « glorieux / splendide/ lumineux est Ra ».[22]Ainsi on comprend comment l’épithète akh est appliquée aux vivants considérés comme akh, i.e. « illuminés », « éclairés », « transfigurés » par « Esprit – Rayonnant ou figurés » qui est Ra.[23]

 

BA (B3) « âme (indivisible) », « esprit ». Mubabinge l’appréhende comme « l’esprit individuel, la conscience personnelle ou la lumière intérieure de l’homme qui se reflète et se manifeste dans ses productions ».[24]Il est traduit en luba par muntu mwine et il souligne que le Ba n’est pas la mémoire, mais que la fonction de mémorisation appartient au Ba. Comme pour l’akh, Mubabinge fait du Ba une des épithètes de l’être – primordial. « Le BA – primordial étant éternel, les ba dérivées sont, par conséquent, immortels ».

 

Après la mort de l’homme, le Ba se libère de son corps terrestre. Autrement dit, la mort est une sorte de nouvelle naissance pour le Ba, le début d’une nouvelle vie, d’une nouvelle existence, comme akh(3h) dans le voisinage du seigneur de l’éternité. Le Ba va voir Atum / Ra et rester, s’il est justifié, à sa suite éternellement.[25] Comme on le voit, le Ba appartient au monde des vivants (car son pèlerinage terrestre commence dès la conception de l’homme) et des morts (du fait que le Ba poursuit sa vie, « après la décomposition du corps terrestre – décomposition appelle : la mort - . Le Ba est un don de Dieu, tout comme l’homme dans sa totalité ».[26])

 

De ce qui précède, Pirenne donnera une définition du Ba : « Le Ba n’est donc pas comme le Ka, antérieur à l’homme. Il naît avec lui. Il est « dans le sang » même de l’homme. Il est sa conscience, son âme. Il est sa volonté, le siège de ses sentiments. Si l’homme  pratique l’iniquité, c’est le Ba qui en supportera la responsabilité devant les dieux … L’homme en tant qu’individualité est donc essentiellement le Ba ».[27]

 

KA « esprit / intellect », « esprit de vie », « esprit vivificateur ». Mubabinge le traduit en luba par moyo qui veut dire « cœur – vie – conscience », Principe vital », « énergie vitale », « force vitalisant ». Tout homme a un Ka et ce Ka vient de l’être – primordial. Pour la définition du Ka, Mubabinge se tourne vers Pirenne, Kaplony et Thauring. Pour le premier, « le Ka, c’est (…) la partie divine qui est dans l’homme. Lorsque l’homme engendre ses enfants, ce n’est pas son corps qui créée la vie, mais le Ka qui l’anime ; c’est pourquoi les hommes sont des Ka vivants, c’est pourquoi ils vivent tant qu’ils sont avec leur Ka … Mais de l’union du Ka et du corps naît une personnalité, une conscience qui est à l’homme ce que Rê est au monde, et cette personnalité est le Ba ».[28] Le Ka est immortel, impérissable.

 

SHAÏ « volonté créatrice », « destin/destinée ». Le Shaï humain a un aspect négatif et positif. « Négativement, le Shaï est saisi comme « ce qui limite l’existence humaine », par exemple de « durée de vie », la « mort », le mal ou le « non – être », etc. Ces limites sont indépendantes de la volonté humaine ».[29] Ces facteurs ou limites sont imposées de l’extérieur par le créateur et déterminent, prédestinent, précise Mubabinge. « Positivement ou activement, le Shaï est saisi comme « le libre arbitre » qui permet à l’homme d’être responsable soit de son bonheur, soit de son malheur ».[30]

 

KET (kd) « nature », « caractère inné », « disposition « innée », « manière d’être ». Le Ket est « cette disposition innée (ou acquise), profondément ancrée dans l’homme, et qui détermine son comportement. C’est  pourquoi, l’individu peut recourir à Ket pour justifier ses erreurs. C’est son Ket qui  le pousse à agir de telle ou telle manière ».[31] Ket différencie les hommes les uns des autres et dicte a chacun sa ligne de conduite.

« Nom ». Le nom est très important en Egypte et « connaître le nom de quelqu’un, c’est le dévoiler, le « toucher », avoir prise sur lui ».[32] En outre, l’acte de nomination est un acte de création, une sorte d’engendrement de ce être nommé. Oui, quelqu’un commence à exister « pour nous », i.e à faire partie de « notre monde personnel », de notre « rayon d’action », à partir du moment où nous connaissons son nom.[33] Le nom est un substitut linguistique de la personne.

 

Mubabinge cite aussi d’autres aspects de la personnalité comme « l’ombre », le « ventre » (siège des sentiments et des désirs sensuels), le « coeur » (domaine de la pensée, de la connaissance et de la volonté).

Cette anthropologie égyptienne nous permettra de comprendre le rituel funéraire.

 


3.      Rituel funéraire

A la mort, tous les éléments constitutifs de l’homme se séparent. Alors les membres de la famille du défunt entourent le lit du mort. Ils doivent remettre le corps aux embaumeurs et cette remise s’effectue au milieu des pleureuses, femmes payées pour verser des larmes sur le défunt.

 

3.1. Rites de momification

Nous en retenons trois : les lavement du corps, la déshydratation et le bandelettage.

 

3.1.1.      Le lavement du corps

 

Le lavement est à la fois extérieur (lavage de la peau) et intérieur (éviscération). « Le corps était incisé  sur le flanc gauche, puis le ventre était  ouvert .Les organes étaient retirés et subissaient un traitement (trempage dans des solutions aromatiques et conservatrices) pour figurer plus tard dans la tombe du défunt, dans les urnes funéraires : les canapés ».[34] A l’aide de crochets en bronze, les embaumeurs extrayaient le cerveau de la tête par les narines. On lavait l’intérieur du corps avec du vin de palme et puis il était enduit d’aromates broyés.[35] Seul le cœur, siège de la pensée, de la raison, de la personnalité, devait rester en place ou bien «  était replacé ou encore parfois remplacé par une amulette scarabée qui servirait de « cœur magique » lors du jugement sur la balance d’Osiris ».[36]

Les lavements étant fait, venait ensuite la déshydratation.

 

3.1.2.      Déshydratation

 

Cette opération consistait soit à tremper le corps dans des bains de natron – une solution de soude naturelle trouvée dans les lacs salé- « soit on en appliquait dans le corps éviscéré et on en versait dans la boite crânienne ».[37] Le natron servait au desséchement du corps à momifier. Le Thorax et  l’abdomen étaient alors « induits de résine et remplis de lin ou de sciure de bois, quelquefois de paquets d’aromates, l’incision du flanc était soit recousue, soit bandée … ».[38] Enfin intervenait le bandelettage.

 

3.1.3.      Bandelettage

 

« Le corps était ensuite enveloppée dans des bandelettes de lin, entre lesquelles on [disposait] des bijoux et des amulettes tandis que des prières [étaient] dites pour l’âme du défunt ».[39] Le bandelettage s’effectuait des extrémités jusqu'à remonter vers la racine des membres. Sept couches de bandelette recouvraient  le corps.

Retenons que l’inhumation intervenait soixante – dix (70) jours après le décès et parfois, si la tombe n’était pas achevée, on allait au – delà. La momification assurait au corps une durée éternelle. Après la momification, le corps était placé dans le sarcophage peint et gravé. Le rituel de l’ « ouverture de la bouche » intervient à la fin.

 

3.2.        Rituel de l’«Ouverture de la bouche »

 

La famille reprenait le corps et un cortège de pleureuses se formait. On amenait le corps vers le tombeau. Sachons que pour l’Ancien égyptien, la tombe était très importante, car elle était la dernière demeure du disparu. « Du dessus de la tombe, une chapelle [était] bâtie, sorte de petite maison, d’une pièce, avec un sommet, soit pyramidal, soit en forme de coupole, à l’intérieur de la chapelle : une stèle, en bas relief ou peinte qui représente le défunt dans une attitude soit familière, soit religieuse faisant par exemple des offrandes à un dieu ou plusieurs dieux et un autel pour les offrandes ».[40]

 

Arrivée à la tombe, la cérémonie de l’«  Ouverture de la Bouche » commençait. Ce rituel avait  pour but de ranimer la momie. Ainsi, magiquement, on devait rendre au défunt  l’usage de ses sens. Voilà pourquoi le prêtre, en prononçant des formules magiques, touchait les sept (7) orifices de la tête (yeux, bouche, oreilles et narines) afin de faire revivre les sens du défunt. «  En touchant la bouche avec un baton (sic) magique, le prêtre [symbolisait] l’ouverture de la bouche permettant au Ka de s’échapper ou d’y retourner ».[41] Cette cérémonie terminée, suivaient les rites de purification suivis des onctions de baume sur toutes les parties du corps de la momie, au milieu des nuages d’encens. « Enfin le corps, le mobilier, les offrandes funéraires prenaient leurs places dans la tombe, laquelle était scellée et la stèle posée ».[42] C’est cela l’enterrement.

 

A la fin, un banquet avait lieu et les reliefs étaient enterrés sur place. C’est ainsi que prenait fin le deuil de soixante – dix jours, « durant lesquelles aucune fête n’était donnée, où les femmes ne se maquillaient pas et les hommes ne se rasaient plus ».[43]

 

Le défunt devait affronter seul le jugement[44].

 

 

 

 

                                                                                                                                                               

4.      Le jugement dernier

 

Le 125e chapitre du Livre des morts parle du jugement et de la purification de l’âme. Ce chapitre nous présente un récit détaillé de la pesée du cœur du défunt.

Une fois entré dans la salle des deux Maat, le défunt se trouve dans l’assemblée constituée des bienheureux,  et ce après avoir franchi tous les obstacles parsemés sur son chemin allant de l’orient au bel occident Amenti, symbolisant le Neter – Kert, le glorieux Au – delà. Quarante  - deux (42) dieux sont assis dans la salle des deux Maât i.e. Isis et Nephthys. Ces quarante - deux dieux représentent l’ordre moral et selon toujours le 125e chapitre, ces dieux vivent de la garde des péchés et s’abreuvent de leur sang le jour de l’évaluation des qualités devant Ounnefer. Après interviendra la scène du jugement, dit « Scène de la psychostasie », c’est – à – dire la pesée de l’âme ou du cœur. Debout près de la balance, le mort attendra, respectueusement, le résultat de la psychostasie. Les deux plateaux de la balance jouent deux rôles : l’un des deux porte le cœur du mort, i.e. la conscience, et l’autre est la déesse Maât et porte son symbole, la plume. Devant cette assemblée de quarante – deux dieux, le mort fait sa « Confession négative », négative parce que cette confession se fait sous la forme négative. Il se confessera ainsi : « Je n’ai pas commis l’iniquité contre les hommes. Je n’ai pas maltraité (les) gens. Je n’ai pas commis de péchés dans la place de la vérité. Je n’ai pas (cherché à) connaître ce qui n’est pas (à connaître). Je n’ai pas blasphémé Dieu. (…). Je n’ai pas appauvri un pauvre dans ses biens. Je n’ai pas fait ce qui est abominable aux dieux (..). Je n’ai pas affligé. Je n’ai pas affamé. Je n’ai  pas fait pleurer.  Je n’ai pas tué. Je n’ai pas ordonné de tuer. Je n’ai pas fait de peine à personne (…). Je n’ai pas souillé les pains des dieux (…). Je n’ai pas triché sur les terrains. Je n’ai pas ajouté au poids de la balance. Je n’ai pas ôté le lait de la bouche des petits enfants… ».[45] Cette confession négative est une déclaration d’innocence devant le grand dieu Osiris. A chaque  déclaration le dieu Anubis  (dieu funéraire qui préside à la mort et à l’embaumement) fait la pesée et le dieu Thot (dieu du savoir, dieu de l’écriture sacrée et patron des scribes) est chargé de consigner le résultat. Soulignons que c’est Anubis qui conduit le mort devant la balance et c’est encore lui qui introduit les morts dans l’autre monde.[46]

Paul Barguet nous informe que près de Thot se tient en général, le monstre femelle, appelée « la dévoreuse » qui doit engloutir le coupable éventuel. Retenons qu’à la fin de la confession négative, Thot transcrira le verdict.

Cette confession faite, le mort fera une autre déclaration d’innocence devant les quarante – deux dieux. Invoquant le nom de chacun d’eux, et ce jusqu’au quarante – deuxième, le mort confessera encore une fois négativement. Voici quelques exemples : « O celui qui étreint la flamme, originaire de Kher – ata, je n’ai pas brigandé (…), O le Briseur d’os originaire d’Heracléopolis, je n’ai pas dit des mensonges (…). O le Pâle ( ?), originaire d’Heliopolis, je n’ai pas été bavard (…). O Ouamemty, originaire de la place de jugement, je n’ai pas eu commerce avec une femme mariée (…). O celui dont le visage est derrière lui, originaire de la Tombe, je n’ai pas été ni dépravé, ni pédéraste (…). O le commandeur des hommes, originaire de [Saïs], je n’ai pas blasphémé Dieu … ».[47]

Le mort suppliera les 42 dieux de le sauver de Baba « qui vit des entrailles des grands en ce jour du grand dénombrement (des péchés). ».[48] Et il déclarera : « Je vis de ce qui est équitable, je me repais de ce qui est équitable. J’ai fait  ce dont parlent les hommes, ce dont se réjouissent les dieux. J’ai satisfait Dieu par ce qu’il aime : j’ai donné du pain à l’affamé, de l’eau à l’altéré, des vêtements à celui qui était nu, une barque à celui qui n’en avait pas, et j’ai fait de service des offrandes divines pour les dieux et les offrandes funéraires pour les bienheureux. Alors sauvez – moi, protégez – moi, ne faites pas de rapport contre moi devant le grand dieu ! (…) Je suis venu ici pour témoigner de la vérité, pour mettre la balance dans sa position exacte à l’intérieur du royaume des morts … ».[49]

Après l’avoir entendu cette confession positive, les 42 dieux commenceront le premier interrogatoire. Si  le mort réussit à répondre à toutes les questions, les 42 dieux lui diront : « Viens donc, entre par cette porte de cette salle des deux Maât, puisque tu nous connais ».[50]

Le deuxième interrogatoire sera fait par les éléments architecturaux de la salle, par le portier et par Thot. S’il réussit ce second interrogatoire, Thot prononcera le verdict final : « Va ! Tu es annoncé. Ton pain est l’œil sacré, ta bière est l’œil sacré, ton offrande funéraire sur terre est l’œil sacré ». Ainsi dit – il l’Osiris N., proclamé juste ». [51] Autrement dit, son âme devient « maâ – Kherou », c’est – à – dire « justifié, juste de voix ».[52] Car la plume Maât et le cœur ont le même poids. Alors le défunt est admis à jouir des bonheurs de l’au – delà. Le sort du  mauvais est tout autre : son cœur sera jeté  en pâture à « Ammout, la déesse « dévorante », la mangeuse « de cœur » (…).Le défunt mauvais meurt une seconde fois. L’âme impure subit un châtiment qui est une longue et douloureuse purification. Cette purification douloureuse devient, pour les âmes incurables, un châtiment permanent ».[53]

De la scène de psychostasie, il ressort que Osiris ne juge pas les âmes et les 42 dieux « juges » ne se prononcent même pas et aucun vote n’est organisé. Les 42 constituent ou composent   le public. « Le seul juge qui décide du sort de l’âme est la balance, et surtout le « cœur » du défunt, sa conscience ».[54]

Que dire de cette conception de l’au – delà dans l’Egypte antique ?

 

5.      APPRECIATION CRITIQUE

 

Avançons  démasqué. Nous parlerons à partir d’un lieu théorique et pratique donné. En d’autres termes, nous sommes un africain muntu, prêtre catholique, philosophe et donc chercheur. Ceci nous poussera à relever certains points.

 

5.1.        De la conception de l’homme

 

Le muntu comme l’ancien égyptien n’a pas une conception dualiste de l’homme. Le muntu distingue dans son humanité « le corps , l’ombre, le souffle et l’homme lui-même ».[55]Le corps, l’ombre comme le souffle sont périssables à l’exception de « l’homme lui-même » «  aye mwine ». C’est ce dernier qui quitte les vivants à la mort.

Comme l’ancien Egyptien, le muntu conçoit la mort comme « un passage nécessaire »[56] et c’est la mort qui provoque la désunion des différents principes dont est composé l’homme.

Nous réfutons toute thèse qui voudrait voir dans la conception anthropologique du muntu une influence de l’Egypte antique.[57] Nous pensons que les hommes vivant sous des cieux différents et n’ayant aucun contact peuvent arriver à élaborer des conceptions ou visions du monde semblables, et ce grâce à la structure humaine fondamentale propre à toute l’humanité.

 

5.2.        Du rituel funéraire

 

A la mort, chez les bantu, nous voyons des pleureuses professionnelles et qui ont des chants appropriés. Cela est aussi visible chez les Anciens Egyptiens. Les bantu, en  général, enterrent leur mort le plus vite possible après le lavement extérieur et ne font pas l’embaumement. Cependant, une sorte de « banquet » s’organise après enterrement et surtout le dernier jour du deuil.

 

5.3.        Du dernier jugement et de l’au – delà

 

Retenons que pour les bantu, les chrétiens comme pour les anciens Egyptiens, la vie terrestre détermine la vie de l’au – delà. Les bantu comme l’ancien Egyptien croient que « le monde de l’au – delà est la réplique du monde terrestre et que la vie y continue ».[58]Il sait aussi que « l’atteinte portée à l’ordre de nature trouvera finalement sa récompense dan l’enfer (Kalunga Kamusolo)».[59] C’est la loi de la rétribution.

A dire vrai, la confession Egyptienne, quant à elle, se formule positivement (« J’ai donné du pain à l’affamé, de l’eau à l’altéré, des vêtements à celui qui était nu »)  nous fait penser à Matthieu chapitre 25, verset 31 qui parle du dernier jugement. Est – ce  à dire que Jésus a copié son enseignement chez les anciens Egyptiens ? Dire oui, serait  allé vite en besogne. Certaines paroles de Bouddha se trouvent aussi chez Jésus. Est – ce pour cela que nous pouvons dire que Jésus a été à l’école de Bouddha ? Soulignons aussi par ailleurs que la confession négative devant Osiris et devant les 42 dieux juges se base, en dernière analyse, sur l’amour du prochain et celui qu’on a envers les dieux. Or, Jésus résumera les dix commandements en deux : Amour de Dieu et du prochain comme soi même. Est – ce à dire que Jésus ne répète que les Anciens Egyptiens ? Nous ne le pensons pas car cet enseignement on peut le trouver aussi en Orient et en Afrique.

Il sied de souligner que chez les Anciens Egyptiens, nous n’avons pas trouvé un enseignement de la  réincarnation. Cela vaut aussi pour les bantu et les chrétiens. On ne rentre plus « renaître » sur terre. Si pour le chrétien après la mort vient le jugement (hébreux 9 , 27) et après quoi on sait ce qui adviendra (paradis ou enfer), chez les Anciens Egyptiens, à coté de la vie heureuse, il y a une seconde mort pour le défunt mauvais. Mais chez les bantu, ceux qui ont bien vécu sur la terre rejoignent le village des ancêtres au moment où les méchants seront des errants perpétuels, oubliés des vivants et finiront par être « des mauvais esprits ». Oui, les mortels « subissent un jugement avant d’entrer dans le village des ancêtres.  Le jugement porte sur la conduite d’un chacun durant sa vie terrestre ».[60]

 

5.4.        De l’existence de l’au – delà

 

Les bantu croient en l’au-delà par les expériences des REVES prémonitoires où ils se disent visités par les « morts » et par certains rêves où ils expérimentent la guérison. Le « nganga » ou le devin renforce aussi leur croyance en l’ au -delà. Bamwinikile affirme que « c’est sur la base de récits de devin plus que sur l’imagination que les bantu se sont fait un idée assez précise de l’au – delà ».[61] John Mbiti appuie cette idée quand il affirme que « c’est à travers lui [medium] que les messages de l’autre monde sont reçus ou que les hommes ont connaissance des choses qui leur seraient autrement difficiles de savoir ».[62]Mais aussi la sorcellerie et l’anti – sorcellerie renforcent la croyance en  l’au – delà.[63]

Si les chrétiens croient en l’ au – delà (paradis ou enfer), c’est parce que les Ecritures Saintes le disent ,mais dans le monde chrétien il y a  aussi des athées.

 Retenons aussi que ce ne sont pas tous les Egyptiens qui croyaient en  l’au – delà. Certains anciens Egyptiens étaient sceptiques quant à ce qui concerne l’au – delà : « Pour eux, la mort semble être la fin de tout. Autrement, le Ba, le Ka, l’homme en tant que tout indivisible, étaient aussi fugaces, périssables comme toutes les autres créatures ».[64] Il y a un autre argument qu’avançaient certains penseurs Egyptiens, et ce dés la fin de l’ancien empire : « Ils soutenaient que personne n’était revenu de là [au – delà], pour nous dire quoi que ce soit de certain. D’aucuns recommandaient même de ne pas y songer ».[65] « Si tu songes à la tombe, c’est amertume  de cœur …Obéir au beau jour et oublier le souci »[66]. Voilà qui jetait un doute sérieux sur l’au – delà. C’est tout un courant nihiliste qui fut renforcé par les vols répétés et les profanations régulières des tombes. Beaucoup des sculptures furent violées malgré les prières magiques et les malédictions. Oui, le trésors mis dans les tombes attirait les voleurs qui se recrutaient dans tous les milieux et ils étaient spécialistes dans cette profession ; « c’est surtout parmi les ouvriers travaillant aux  nécropoles qu’il faut les chercher ; ces gens étaient rompus à la technique du forage et c’était eux les mieux placés pour pénétrer dans les tombes qu’ils avaient souvent eux mêmes construites ».[67]Les procès intentés contre le voleur, la mort appliquée, l’ablation du nez et des oreilles des voleurs, la bastonnade,  cela ne décourageât  cette profession. Oui, répétons – le « ni crainte des pires châtiment  ni celles de malédictions des morts ne purent protéger de la rapacité destructrice des voleurs des fabuleux trésors qui reposaient dans le sol de l’Egypte ».[68] C’est cela ; selon nous , « le paradoxe de l’Egypte antique ». Reconnaissons que la violation des sépultures existe de nos jours et ce pour diverses raisons allant du commerce aux pratiques satanistes et magiques.

 Cependant, comparé au Livre des morts tibétains[69]et à La vie après la vie,[70] Le livre des morts des anciens Egyptiens est muet sur plus d’un point que nous aimerions connaître comme la « décorporation », le « corps du moi conscient et ses propriétés », la «rencontre   d’avec la lumière » , « le  film  à rebours de sa vie passée », le « jugement  de la conscience devant la lumière » et « le retour à la vie».Voilà qui nous aurait permis de poser autrement le statut de l’au-delà.

 

 

 

 De tout ce qui précède, que conclure ?

 

 


Conclusion

 

Notre article sur la conception de l’au – delà dans l’Egypte antique a mis en exergue la façon dont l’Ancien Egyptien n’avait pas peur de la mort, mais il l’affrontait , en vivant dignement selon le Maât, sa vie terrestre. Ainsi nous avons appris comment à partir de sa conception anthropologique, l’Ancien Egyptien , par la momification, cherchait à éterniser son corps, et à préparer son Ba à affronter la psychostasie afin de faire d’elle une « maâ – Kherou » en ayant l’Akh. Toutes les cérémonies funéraires, surtout celle de l’ouverture de la bouche, ne visaient que cela. Cette conception de l’au – delà ne nous a pas laissé indifférent en tant que muntu, prêtre et philosophe.

 



[1] Le Professeur Abbé Mpala Mbabula est Docteur en Philosophie.

[2] Manifestation, [en ligne] http:// bechuille.free.fr/momie.htm ( Page consultée le 20/03/2005).

[3] Les sages et la sagesse de l’Egypte ancienne, [en ligne] http://merebascet.free.fr/ ( page consultée le 21/02/2005).

[4] J.YOYOTTE,La  pensée   préphilosophique  en  Egypte,dans  PARAIN,B.,Histoire de  la  philosophie I.Orient-Antiquité-Moyen Age  ,(Encyclopédie de  la pléiade),  Paris,Gallimard,1 909     dit  qu’  « être  MAATY,c’est  juger   selon   le droit,  ne pas  laisser autrui,   ne pas  introduire   de  déssordre   dans le corps    social ».

[5] Cf.T.OBENGA,La   philosophie   africaine   de  la  période    pharaonique    2 780-330  avant notre ère,Préface  de Tshiamalenga  Ntumba, Paris,  L’Harmattan,1 990,p.15.

[6] Ib.

[7] Ib.

[8] L’Egypte antique et la mort,  [en ligne] http://merembastet.free.fr/merebastet.free.fr/page 26.html. (Page consultée le 21/03/2005).

[9] Ib.

[10] Nous utilisons l’introduction, la traduction et le commentaire de Paul Barguet. Le livre est publié aux éditions du Cerf de Paris en 1967. Nous attirons l’attention de notre lecteur sur le fait que tous les sites que nous citons sont retenus dans la mesure où ils s’accordent avec les différents chapitres de notre livre de base.

[11] Cfr. P. BARGUET, Introduction, dans Le Livre des morts des anciens égyptiens, Paris, Cerf, 1967, p.8

[12] Ib. p.11

[13] Cfr. Ib., p.12 note de page 18

[14] Ib., p.14

[15] J.MABIKA, La dimension métaphysique de la philosophie africaine, dans Philosophie africaine : Rationalité et rationalités. Actes de la XIX semaine philosophique de Kinshasa, 1996, p. 392.

[16] Ib., p.533.

[17] Ib.,  533.

[18] C.ANTA DIOP, Civilisation ou barbarie, Paris, Présence Africaine, 1981, p. 392.

[19] MUBABINGE Bilolo, Les Cosmo –théologies philosophiques d’Héliopolis et d’Hermopolis. Essai de thématisation et de systématisation, Kinshasa – Libreville – Munich, publication universitaires africaines, 1986, p.111

[20] Ib., p.113.

[21] DERCHAIN, cité par Ib, p.114.

[22] MUBABINGE Bilolo, o.c., p.114.

[23] Ib., p.114

[24] Ib., p.115

[25] Ib., p.177

[26] Ib., p.177

[27] J.PIRENNE citée par Ib., p.118.

[28] Ib., p.127.

[29] MUBABINGE Bilolo, o.c. , p.135.

[30] Ib. , p.136.

[31] Ib. , p.139.

[32] Ib. , p. 140.

[33]  Cf. Ib. , p.140.

[34] Mythes et croyances,  [en ligne] http:// bechenille.free,fr/momie.html (Page consultée le 20/03/2005)

[35] L’Egypte antique et la momification,  [en ligne] http://merebaster.free.fr/merebasket.free.fr/pages 39.html( Page consultée le 20/03/2005)

[36] Ib.

[37] Mythes et croyances, a.c.

[38] L’Egypte antique et la momification o.c.

[39] De l’au – delà. L’Egypte,  [en ligne] http://www.outre-vie.com/mythologie/egyptiendes.html (Page consultée le 20/03/2005)

[40] Le rituel funéraire egyptien.1. La tombe , [en ligne] http:// merebasket.free,fr/merebasket.free.fr/page42.html (Page consultée le 20/03/2005)

[41] Mythes et croyances, a.c.

[42] Le rituel funéraire égyptien. 2 – l’enterrement, ² [en ligne] http:// merebasket.free.fr/merebasket.free.fr/page 42.html (Page consultée le 20/03/2005)

[43] Ib.

[44] Paul Barguet, å la page 100 du Livre des morts  des anciens égyptiens, faisant appel å Diodore de Sicile, nous informe qu’un jugement se faisait avant l’enterrement. Cependant le livre en question n’en parle pas.

[45] Le livre des morts des anciens égyptiens, chapitre 123, Paris, Cerf, 1967, p.158 - 159

[46] Cf. Le jugement de l’âme,  [en ligne] http:// www.africansat.com/article.htp3?id_article=83 (Page consultée le 20/03/2005)

[47] Le livre des morts des anciens égyptiens, chapitre 125, p.160 – 161.

[48] Ib. p. 162.

[49] Ib. p. 162.

[50] Ib. p.163.

[51] Ib. p. 164.

[52] Le jugement de l’âme, o.c.

[53] Ib.

[54] Ib.

[55] P. TEMPELS, Philosophie Bantu. Introduction et révision de la traduction de A. Rubbens sur le texte original par A. J Smet, Faculté de théologie, Kinshasa, 1979, p. 37.

[56] BAMWINIKILE Mudiasa, La mort et l’au – delà chez les baluba du Kasai, Lubumbashi, CEPSE, 1971, p.83.

[57] Certains chercheurs pensent que nous devons voir l’influence du sud de l’Afrique (Nubie par exemple) sur l’Egypte.

[58] Ib.,p.38

[59] P. TEMPLES, o.c.p.123.

[60] BAMWINIKILE MUDIARA, o.c p. 58.

[61] Ib., p.57.

[62] J.Mbili. Religions et philosophie africaine, Yaoundé, Clé, 1972, p.181.

[63] Cf. L. MPALA MBABULA, Art de guérir en Afrique. L’anti – sorcellerie comme pratique curative africaine et l’image de l’au – delà, dans MNARA 5 (1984), p. 53-60.

[64] MUBABINGE BILOLO o.c, p. 144.

[65] Ib. p.154.

[66] P. GILBERT, cite par Ib. , p. 154

[67] G.RACHET, Le culte des morts,  [en ligne] http:// laudela.par.anubis.free.fr/html/livre des morts_culte. Html (page consulte le 15 mars).

[68] Ib.

[69] Cf. G.TUCCI Il libro Tibetano dei morti (Bardo Tödöl), Torino, UTET, 1972.

[70] Cf. R. MOODY, La vie après la vie, Paris, Robert Laffont, 1977. ID. , Lumiere nouvelle sur la vie apres la vie,Paris, Robert Laffont, 1978